Alexandre Chevalier présente les vœux des élu·es Lyon en Commun au Conseil Municipal

Monsieur le Maire, mesdames et messieurs les élus, chères Lyonnaises, chers Lyonnais

Pour ce premier Conseil Municipal de 2024 je tiens à vous adresser à toutes et tous, au nom de l’ensemble des élus Lyon en Commun, nos meilleurs vœux pour l’année à venir. Des vœux de santé et de réussite, bien sûr, mais surtout, et c’est là peut-être le plus important, des vœux de réussite dans les projets que nous avons à mener ensemble au service de notre ville, de ses habitantes et de ses habitants.

Nous sommes heureux d’appartenir à une majorité de gauche,  qui a placé l’urgence écologique et l’urgence sociale au centre de son action politique.
Et je suis encore plus fier d’être co-président d’un groupe politique qui ne dissocie jamais les deux, plaçant toujours l’humain – compris dans son environnement – au cœur de ses préoccupations. 

Ensemble, nous avons concrétisé de réelles avancées en matière de droits et d’égalité. Sujet qui nous sont chers, comme vous le savez, et pour lequel nous sentons bien que nous allons devoir redoubler d’efforts jusqu’à la fin du mandat, dans un contexte national, et international, particulièrement inquiétants.
Nous le savons bien : il n’y aura pas de lutte efficace contre le réchauffement climatique tant qu’une véritable justice sociale ne permettra pas aux plus fragiles de se saisir de ces questions.
Nous devons impérativement mener de front ces deux combats pour que les changements radicaux que nous devons opérer dans nos modes de vie soient acceptables, et mêmes désirables, pour celles et ceux qui peinent à joindre les deux bouts.

Comme cette nouvelle année nous offre malheureusement peu de raisons de nous réjouir, nous avons tout de même choisi de voir le verre à moitié plein pour vous rappeler quelques-unes de ces avancées que les élus de Lyon en commun sous l’autorité de leur maire sont fiers d’avoir portées, notamment en matière d’accès aux droits de nos administrés.
À commencer par le nécessaire Plan Handicap que nous avons voté lors du dernier conseil.

Une avancée attendue et majeure en faveur de l’inclusion, au sens large, puisqu’il s’attache non pas à multiplier des actions spécifiques au handicap mais bien à repenser un environnement global pour faire en sorte que le handicap n’en soit plus un.
Le jour où tous les bâtiments de la ville seront enfin accessibles aux personnes à mobilité réduite, considérera-t-on toujours que se déplacer en fauteuil est un handicap ?
Nous savons aujourd’hui que nous n’y arriverons pas avant la fin du mandat étant donné le retard accumulé depuis des décennies, ni même peut-être du prochain, mais la dynamique est lancée et désormais bien lancée.

Les personnes âgées, que je connais bien, n’en seront pas moins satisfaites. Car tous ces aménagements leur seront bien sûr utiles, tout comme ils seront utiles à l’ensemble des lyonnaises et des lyonnais.
Car c’est bien ça, la véritable inclusion à laquelle nous travaillons. Une ville pour toutes et tous.
Faire de notre ville, un endroit où quel que soit sa condition, son âge, son origine, son genre ou son orientation sexuelle, chaque individu puisse pleinement exercer ses droits, sans discrimination.

C’est un des combats forts que nous avons à mener et  cela concerne bien sûr aussi les enfants, citoyens à part entière d’une ville que nous contribuons à rendre plus agréable, plus sécurisée et plus facile à vivre grâce notamment aux 90 « rues des enfants » qui ont fleuri dans tous nos arrondissements. Loin d’être anecdotiques, ces aménagements traduisent une transformation profonde de notre espace public.

Les conseils des aînés ou les spots seniors que nous avons mis en place contribuent également à rendre du pouvoir d’agir aux plus de 65 ans et surtout à rapprocher le service public des populations qui s’en éloignent petit à petit… l’âge avançant.
Car ces espaces de convivialité misent sur une communication traditionnelle, c’est-à-dire en se rencontrant réellement (en dehors de toute plateforme numérique) pour permettre d’entretenir des liens de proximité au cœur de son quartier, et de se tenir informé·es de tout ce qui doit l’être.

Une autre avancée majeure dont on peut se féliciter et parce qu’elle s’inscrit dans chaque trajectoire de vie, réside dans le développement d’une politique funéraire résolument tournée vers un progrès à la fois social et écologique. Cette mesure visant à repenser nos cimetières et à rendre financièrement accessibles à toutes et tous de dignes funérailles, montre bien la convergence de nos luttes :
nous veillons d’une part à que la mort ne soit pas un vecteur supplémentaire d’inégalité sociale, tout en entamant une profonde réflexion sur la dimension « espace naturel »  que nous pourrions favoriser dans ces lieux de mémoire et de recueillement.

Enfin, alors que le gouvernement actuel n’a pas jugé bon de maintenir un Ministère de la Fonction publique, nous avons acté en fin d’année une augmentation des salaires pour tous les agents de la ville. Certains y voient sans doute la marque d’un privilège que nombre de salariés du privé auraient aimé obtenir. Nous y voyons nous, un investissement pour l’ensemble de la collectivité. Car le service public ne fonctionne pas sans ces agents dévoués à l’intérêt général et notre service public est le bien commun le plus précieux que nous ayons à défendre.
C’est ce qui nous permet de faire société.

Alors que nous assistons à un dangereux virage à droite du gouvernement, qui remet en cause les valeurs fondamentales d’humanité, de solidarité et d’entraide sur lesquelles repose notre  démocratie, nous sommes aujourd’hui inquiets.
Inquiets de cette loi immigration, qui sous couvert de contrôler l’immigration et d’améliorer l’intégration des étrangers, risque au contraire de renforcer l’exclusion et la précarité.

Au pays des droits de l’Homme, les droits les plus fondamentaux de l’être humain sont aujourd’hui menacés par cette loi qui tente d’ignorer tout ce que les étrangers apportent à notre société. Le plus souvent, des travailleurs de l’ombre dont la France a nécessairement besoin, des hommes, des femmes et des enfants qui fuient la guerre ou la misère de pays pas si lointains, et qui ne fera que mettre en péril notre pacte républicain.
Un pacte républicain qui repose normalement sur la confiance en nos institutions, censées représenter la voix du peuple… mais cette confiance est aujourd’hui largement entamée.
Par l’utilisation abusive de l’article 49.3 et le passage en force, emblématique, d’une réforme des retraites que la majorité des français ne voulait pas.
Par la constitution d’un gouvernement qui privilégie les coups politiques à une vision d’avenir et qui joue malheureusement sur la peur, au risque de nous entraîner vers un dangereux repli sur nous-même. Un gouvernement qui ne semble pas avoir encore pris la mesure des changements à l’œuvre dans notre société en accordant si peu de place et de considération aux femmes.

L’indécent soutien du président de la République au « Boubour Depardieu » illustre tristement l’empreinte de cette culture patriarcale qui peine encore à accorder une place pleine et entière aux femmes, et ressemble malheureusement plus à un réflexe de virile solidarité qu’à une digne posture de recherche de la vérité.

Il nous reste beaucoup à faire pour renverser un ordre si bien établi et j’ose croire que les mesures que nous portons à Lyon y contribueront. L’adoption récente d’un congé paternité, d’un congé menstruel et la formation de nos agents au recueil de la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles font indéniablement avancer le débat sur l’égalité femmes-hommes.

Enfin, nous sommes particulièrement inquiets face à l’horizon que nous laisse entrevoir ce gouvernement – censé n’être ni de droite ni de gauche – mais qui semble au final être surtout « ni de gauche » !  
À force de céder du terrain aux idées de l’extrême droite, en assumant des lois ouvertement antisociales, il s’érige bien plus aujourd’hui en tremplin qu’en barrage à l’extrême droite, et nous fait craindre le pire pour les prochaines élections, qui pourraient voir les électeurs préférer l’original à une pâle copie.  
Elu·es de Lyon en Commun, nous ne baisserons pas la garde et resteront extrêmement vigilants à toutes les dérives que pourraient donner les manifestations de l’extrême droite sur le territoire lyonnais.
L’histoire nous a appris à mesurer les dangers que présentent les idéologies extrémistes pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Pour finir, mesdames messieurs, il me semble donc important de rendre hommage collectivement à l’un de ces grands témoins de la sauvagerie humaine, Claude Bloch, le dernier survivant lyonnais des camps de concentration, qui s’est éteint en décembre dernier.
Après avoir connu l’enfer d’Auschwitz et l’impensable cruauté des nazis, il n’a eu de cesse pendant plus de 30 ans de raconter. D’aller vers les jeunes pour témoigner de l’horreur dont l’homme est capable. Non pas pour attiser la haine et la vengeance mais pour lutter inlassablement contre les fléaux qui gangrènent notre monde, l’antisémitisme, le racisme et plus largement la simple peur de l’autre.

Alors qu’en 2024, nous fêterons le 80ème anniversaire du débarquement, n’oublions pas qu’au-delà de la peur et de la barbarie existe en chacun de nous une force de résistance. Et que l’humanité, si elle est capable du pire, est aussi capable des plus grands sacrifices pour défendre la paix et la liberté.

Alors surtout, résistons à « la tentation du pire » et cultivons le sens de notre engagement pour une société solidaire et humaniste. 2024 sera ce que nous en ferons. Très bonne année à toutes et tous !