Notre cap politique : l’intérêt général au service des Lyonnais

Aux diviseurs et aux réactionnaires, nous opposons le rassemblement et la conquête des droits.

Nous serons aux côtés de celles et ceux qui construisent, qui abattent les murs de la division et qui permettent le dialogue au service des Lyonnaises et des Lyonnais, de l’intérêt général.

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Monsieur le maire,
Collègues,
Chers habitantes et habitants du 8ème,
    
C’est un anniversaire funeste dont on s’est remémoré la semaine dernière, rappelé par l’intervention de Madame El Gannouni ; celui d’un an de conflit avec son cortège d’atrocités en Ukraine. Notre soutien aux peuples ne faiblit pas. Ainsi, nous pensons que la place de la France, est celle de permettre le dialogue, toujours, et de tracer le chemin de la sortie du conflit. C’est historiquement le rôle que la France a joué. La Ville de Lyon n’est pas en reste, comme cela a été rappelé. Les lyonnaises et les lyonnais ont prouvé, à travers l’action et les initiatives de nombreux collectifs comme au Grand-trou, que l’humanisme lyonnais est bel et bien d’actualité.

Une annonce également funeste est le décès de Just Fontaine, joueur de football français, survenu plus tôt ce matin. Connu dans le monde entier pour son record de buts sur un seul Mondial, l’attaquant français est mort à 89 ans. Et je suis certain que l’adjoint aux sports sera d’accord avec moi pour dire que ce n’est pas seulement un joueur brillant qui nous quitte mais également un syndicaliste chevronné et combatif. Il sera le co-fondateur et le premier président de l’union nationale des footballeurs professionnels, se battant pour la hausse des salaires, – dérisoires à l’époque – mais également pour la création d’un régime de retraites des joueurs, mobilisant plusieurs tactiques, dont la grève.

Combien ce combat nous semble aujourd’hui d’actualité. La séquence politique qui se déroule depuis les premières mobilisations de fin-janvier retient toute notre attention. Le spectacle désastreux qu’a offert l’Assemblée nationale a révélé que le pays est encore et plus que jamais profondément fracturé alors que les Français ne le sont pas sur la réforme des retraites : plus de 70 % d’entre eux y sont opposés. Ce n’est pas un chiffre que j’avance au jugé mais bien le résultat de plusieurs sondages d’envergure réalisés, entre autre, par l’IFOP.
Quoi que l’on pense de la stratégie de certains députés, il n’en reste pour le moins surprenant et choquant que Bruno Fuchs ait comparé les tactiques de l’opposition de gauche à l’assassinat de Samuel Paty. Le confusionnisme constant, les propos outranciers de part et d’autre font plus de mal à la démocratie qu’ils ne la servent. La brutalité du débat parlementaire par l’usage du 47-1 tord le bras à notre constitution. Fustiger le dépôt d’amendements est affaiblir le débat démocratique à l’heure où les français n’ont jamais été autant mobilisés depuis des années. 

Quant à la réforme en elle-même, le président de la République ne cesse de marteler qu’« Il n’y a qu’une seule solution, travailler davantage ». Cette affirmation dogmatique se heurte au principe de réalité, constitué des analyses conjointes d’économistes et d’analystes économiques divers. Et de nouveau, ce seront les habitants de nos quartiers populaires et l’ensemble des petits salaires qui seront les premières cibles de toutes les mesures antisociales prises par ce gouvernement. Sous couvert de justice, ce sont les concepts orwelliens qui s’affirment : ce qui nous est présenté comme juste est en fait injuste, ce qui est présenté comme une réforme qui protège les femmes les appauvrit. C’est un renforcement des inégalités qui se présente devant nous. 

Face à cette situation, que faire ? Nous appelons ici les habitantes et les habitants à rejoindre les cortèges, à se syndiquer, se mobiliser pour la défense de nos conquêtes sociales. Nous serons à leur côté, dans la rue, comme depuis le début du mouvement, avec beaucoup d’entre nous dans cette salle.
Le rôle des élus est d’interpeller et de soutenir. Interpeller, c’est ce que nous ferons avec le groupe Lyon En Commun en écrivant à l’ensemble des sénateurs du Rhône pour leur exposer nos raisons de rejeter cette réforme qui n’en a que le nom. Soutenir, c’est accompagner les syndicats, participer et organiser des caisses de grève, comme les projections du film La Sociale, qui ont lieu partout dans le pays et comme nous tentons de l’organiser au sein de notre mairie en tant que groupe politique. Notre rôle n’est pas de nous substituer au mouvement syndical. En tant qu’élus, nous soutenons leur action. L’indépendance entre le syndicat et les organisations politiques est garante d’une indépendance d’actions et d’une respiration démocratique.

Par ailleurs, notre groupe rend un hommage appuyé à l’ensemble du corps enseignant et leur affirmer tout notre soutien. Nos enseignants, nos équipes pédagogiques souffrent. Elles souffrent des injonctions des différents ministres de l’ère Macron, c’est un fait. Mais elles souffrent depuis l’assassinat de Samuel Paty. Elles souffrent encore plus depuis l’assassinat de l’enseignante d’espagnol de Saint-Jean-De-Luz. Un drame affreux comme tant d’autres au sein de l’école française. Hier encore, une AESH a été agressée dans l’exercice de ses fonctions près de Nancy. A l’heure où le cadre législatif nous impose de voter des subventions de fonctionnements aux écoles privées, nous réaffirmons ici notre boussole en la matière. Écoles publiques, fonds publics, écoles privées, fonds privés. C’est l’application même d’un principe fondateur de notre République, la laïcité. C’est ainsi que nous pourrons soutenir nos fonctionnaires, préparer dans de bonnes conditions les générations futures à l’exercice de leur citoyenneté, de la pensée critique et ainsi servir l’intérêt général.

Les fonds publics doivent servir l’intérêt général et en particulier celui des Lyonnaises et des Lyonnais de notre arrondissement. Ainsi, nous saluons l’initiative de vouloir fait de nouveau battre le cœur de l’arrondissement sur la place du Bachut dont le projet de restructuration prend enfin forme. Nous sommes heureux de voir reprises certaines propositions que nous avons faites durant la campagne, tels que des fontaines libres d’accès, pour les habitantes et les habitants. Nous soutenons très fortement la proposition de création d’une agora, un espace aux mille usages qui permettra des manifestations de la Maison de la danse, des activités diverses mais également un espace de rencontre, d’éducation populaire dont les Lyonnaises et les Lyonnais pourront se saisir. Nous formons le vœu que cette proposition soit retenue et qu’un tel espace voit le jour bientôt.

C’est bien l’intérêt général qui donne le cap de notre engagement politique et de notre réflexion. Aux diviseurs et aux réactionnaires, nous opposons le rassemblement et la conquête des droits. Nous serons aux côtés de celles et ceux qui construisent, qui abattent les murs de la division et qui permettent le dialogue au service des Lyonnaises et des Lyonnais, de l’intérêt général.