Laurent BOSETTI, adjoint à la Promotion des services publics, salue le développement du budget en faveur des ressources humaines pour faciliter le recrutement d’agents municipaux.
Les nouveaux postes porteront notamment l’effort sur l’accompagnement éducatif des enfants, sur la transition écologique, sur la prise en compte du handicap, sur les politiques de santé publique, sur la démocratie locale…
Il s’agit de créer un nouveau “modèle lyonnais”, tourné vers les biens communs, sur le service à la personne, pour répondre aux besoins des familles.
Il s’agit donc d’investir dans les femmes et les hommes qui rendent ce service public et offrent ainsi un patrimoine à ceux qui n’en ont pas.
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Vous rappelez-vous les événements qui ont marqué l’année 2010 ? A l’époque, la terre tremblait à Haïti. Plusieurs millions de manifestants défilaient contre Nicolas Sarkozy et la retraite à 62 ans. A Lyon, Gérard Collomb était encore au Parti Socialiste et construisait sa première tour à la Part-Dieu. Les Verts étaient encore dans la majorité, alors emmenés par Gilles Buna. Ma collègue Nathalie Perrin-Gilbert venait juste de claquer la porte de la majorité municipale. Et Pierre Olivier réussissait brillamment son baccalauréat. Vous mesurez le chemin parcouru depuis par les uns et les autres…
Mais si l’Histoire déroule, elle ne déroule pas pour tous. Depuis 2010, la fonction publique, elle, n’a pas bougé. Elle est entrée dans une ère glaciaire, ce que les glaciologues ont dénommé depuis « le gel du point d’indice », c’est-à-dire le gel de la part principale de la rémunération des agents, celle qui compte pour le calcul de la retraite.
L’INSEE nous précise que sur 10 ans, la rémunération du secteur public a reculé d’un point quand celle du secteur privé augmentait, quant à elle, de 5 points. Jeudi dernier, en conférence salariale, la ministre MONTCHALIN a avoué aux syndicats que le point d’indice ne serait pas revalorisé non plus en 2022… et qu’il ne fallait d’ailleurs plus compter sur le point d’indice à l’avenir.
A force de regarder la mer monter depuis 12 ans, les gouvernements libéraux ont profondément entamé l’attractivité salariale de la fonction publique. Sachez que les plus bas salaires du public, qui sont indexés sur le SMIC, vont désormais talonner -à 5 € près- le salaire indiciaire d’un cadre intermédiaire ! En d’autres termes, au 1er janvier 2022, il n’y aura plus de différence indiciaire entre quelqu’un qui embauche en catégorie C et quelqu’un qui embauche en catégorie B.
C’est dans ce contexte délétère pour le service public que notre exécutif a décidé, en tant qu’employeur local, d’opérer une revalorisation des salaires inédite de plus de 7 millions d’euros. D’une part pour considérer un personnel engagé, présent tout au long de la crise sanitaire ; d’autre part pour revaloriser les métiers du service public, désormais boudés par les jeunes générations.
Mes chers collègues, il s’agit là, sans doute, de la revalorisation la plus importante de France sur la période. C’est un signal fort envoyé par notre exécutif. Pour autant, ce big-bang salarial ne saurait suffire à rattraper 12 années de gel du point d’indice, ni à revaloriser l’ensemble des agents. Nous nous sommes donc fixés trois priorités politiques fortes pour structurer intelligemment cette revalorisation.
D’abord, un objectif de justice sociale avec la valorisation des agents les plus modestes. Près de deux tiers de l’effort budgétaire sera consacré aux agents de terrain, à la catégorie C, qui a tenu la baraque pendant toute la crise sanitaire. Plus de 5000 agents percevront en moyenne plus de 600€ brut par an.
Ensuite, nous poursuivons un objectif d’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Nous revalorisons fortement les filières les plus féminisées et structurellement les moins bien payées : les filières médico-sociales, administratives, culturelles… Nos assistantes sociales, nos éducatrices, nos infirmières scolaires, pour ne citer qu’elles, bénéficieront d’augmentations pouvant aller parfois jusqu’à +200€, voire +250€ brut/mois sur certains métiers.
Enfin, nous avons porté une attention particulière aux métiers en tension. Nos policiers municipaux bénéficieront d’une revalorisation de plus de 1400€ brut par an. Nous voulons en effet recruter 20% de plus de policiers municipaux sous le mandat. Nous revaloriserons aussi les professionnels de la petite enfance. Nos auxiliaires de puériculture verront leur régime indemnitaire augmenter de plus de 1000€ brut/an, de manière à pourvoir une centaine de postes sur nos futures crèches municipales.
Cet effort sans précédent, nous le réalisons tout en respectant le cadrage budgétaire que nous nous étions fixés en début de mandat.
Chers collègues, en prenant le contre-pied des orientations nationales et du « fonctionnaire-bashing », Lyon est désormais très regardée par les autres collectivités. Nous sommes en train de faire tomber des murs, de faire évoluer des représentations. Il est heureux de pouvoir être à nouveau fiers de notre service public. Il est heureux de pouvoir –enfin- gratifier correctement le travail et l’engagement des agents.