C’est ensemble que nous répondrons au défi d’adaptation de la ville au vieillissement

Il est acté que la population vieillit, un phénomène démographique encore jamais observé. Aussi, dès le début de son mandat, Alexandre CHEVALIER, adjoint au Lien intergénérationnel et qualité de vie des aîné·e·s, a mis en place un vaste diagnostic auprès des aînés afin de dresser le portrait de la ville en matière de politique vieillesse.
Présents dans la feuille de route d’Alexandre CHEVALIER, 6 axes d’actions prioritaires ont été validés : la lutte contre la fragilité sociale des séniors, la proposition d’alternatives pour l’habitat au-delà du triptyque maintien à domicile/Résidences Autonomies/EHPAD ; la valorisation du rôle des séniors ; le déploiement d’une offre d’accès aux soins efficiente ; le développement d’actions de prévention de la perte d’autonomie ; la prise en compte des besoins des personnes âgées dans leur quotidien pour penser une ville adaptée. Au vu de tous ces sujets, ce sont toutes les délégations des élus, qui permettront de répondre au défi d’adaptation de la ville au vieillissement et de transition démographique.

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Bonjour à toutes, bonjour à tous,

Et merci à vous Monsieur le Maire, pour cette question qui me donne l’occasion de valoriser auprès de vous, chers collègues, une action que nous avons menée cette année auprès des séniors et permettez que j’en profite pour remercier les nombreuses personnes âgées lyonnaises qui se sont associées à nous dans cette démarche.

Quelques mots sur le contexte d’abord.

La ville de Lyon adhère depuis 2009 au Réseau Francophone des Villes Amies des Ainés. Il s’agit en fait d’un réseau mondial initié par l’OMS dès 2005, qui vise initialement à définir les caractéristiques qui faisaient qu’une ville était plus accueillante et permissive pour ses aînés et qui plus largement aujourd’hui tente de répondre à un phénomène démographique encore jamais observé dans notre histoire : le vieillissement de la population.

On sait ainsi, qu’à l’horizon 2050, les personnes âgées de 65 ans et plus représenteront près d’un quart de l’humanité. Et pour la première fois, le nombre de personnes âgées sur Terre sera plus important que le nombre d’enfants.

Si l’impact de cette transition démographique touchera d’avantage les pays en développement, personne n’ignore que les grandes métropoles urbaines, comme celle dans laquelle Lyon se trouve, devront elles aussi s’adapter à cette nouvelle donne.

Ainsi, dans la continuité de l’action de Pierre Hémon qui, pour la Ville de Lyon, a participé à la fondation du réseau en France, sommes-nous toujours dans cette logique d’une prise en compte toujours plus large et transverse des politiques vieillesses.

Enfin, à la faveur de notre élection en juin 2020, il nous a paru opportun de dresser dès le début de notre mandat le portrait de la ville en matière de politique vieillesse et d’identifier le cas échéant les points forts, les points faibles et nos pistes d’améliorations.

Précisons aussi que le diagnostic de territoire de 2021 fait suite à un audit urbain sur le même thème qui avait été réalisée en 2009 auprès de plus de 350 personnes.

C’est donc dans ce contexte que nous avons conduit ce diagnostic et nous avons souhaité y adosser une grande enquête auprès des séniors. Enquête qui nous a permis de récolter la parole de plus de 3 600 personnes âgées vivant à Lyon, ce qui en fait la plus importante jamais menée auprès de cette population dans notre ville.

C’est donc un matériau précieux, riche d’enseignement que nous avons désormais à disposition pour transformer Lyon en une ville adaptée à chacun.

Quels enseignements en tirons-nous ?

D’abord, et ce ne pas une surprise, chacun se rendra compte à la lecture du diagnostic que mener une politique vieillesse adaptée implique que toutes et tous, quel que soit notre mandat, notre délégation et même notre collectivité, nous acceptions l’idée d’être concernés par la question du vieillissement.

La transversalité du sujet n’est donc pas une option mais une nécessité.

Ensuite, là non plus ce n’est pas une surprise, on s’aperçoit que lorsque l’on donne la possibilité aux citoyens de prendre la parole, ils la prennent. Et que souvent ils disent des choses pertinentes et savent considérer l’intérêt général avant leur intérêt particulier. Il n’y a donc pas les sachants d’un côté et les apprenants de l’autre, il y’a de l’intelligence partout et de la place, de l’énergie et de l’envie pour la co-construction des politiques publiques.

Enfin, pour ce qui concerne plus particulièrement les politiques vieillesses, nous identifions dans ce diagnostic 6 axes d’actions prioritaires qui recoupent peu ou prou ceux que nous avions définit dans notre feuille de route, ou qui en précisent les contours. Je n’en exposerai, faute de temps, que quelques-uns :

Première axe : la fragilité sociale des séniors

Agir au plus proche des séniors en difficulté nous oblige à conduire et coordonner simultanément un certain nombre d’actions. Je vous en présente trois :

Première action : Le lancement d’appels à projets ciblés sur les quartiers où l’indice de fragilité des séniors est le plus préoccupant (indice de fragilité : isolement social + faible revenu + non accès au soin), ce qui nous permettrait de financer des actions spécifiques de lutte contre l’isolement et l’exclusion des séniors les plus fragiles.

Deuxième action : Le soutien au développement de « tiers lieux »
du type « Chez Daddy » dans chaque arrondissement afin de lutter contre l’isolement des séniors et favoriser les échanges intergénérationnels. (on peut penser aussi au resto Le colombier dans le 7ème ardt.)
Troisième action enfin : Les subventions aux associations intervenant dans les secteurs évalués comme fragiles ou intervenant sur le champ de la lutte contre l’isolement.



Deuxième axe : Sur l’habitat, sensibiliser et proposer des alternatives concrètes au traditionnel triptyque : maintien à domicile, Résidence Autonomie, EHPAD

Là aussi, plusieurs actions sont à mener en parallèle :

Auprès des professionnels du logement (bailleurs sociaux notamment) : En les incitant à réaliser des opérations d’habitat inclusif et de logements adaptés dans le cadre de leurs programmes en lien avec la charte métropolitaine* (*en cours de déploiement). C’est ce que nous faisons d’ailleurs dore et déjà avec Lyon Métropole Habitat autour du projet de restructuration de l’immeuble Villette d’Or (Lyon 3) qui sous notre impulsion prévoit, outre une trentaine de logements adaptés aux personnes âgées, une collocation sénior à titre expérimental.

Auprès des associations qui portent un projet d’habitat intergénérationnel ou partagé. On peut penser au soutien que nous apportons au projet de Maison de la Diversité (Micro résidence pour séniors LGBTQI+ dans le 4ème) ou aux projets de cohabitations séniors portés par des associations comme Tim&Colette (dans le 2ème) ou le PariSolidaire (dans le 3ème).

Auprès des partenaires institutionnels et je pense plus particulièrement à la CARSAT Rhône-Alpes qui développe depuis 2018 le programme « Mon logement demain : Et si on déménageait ? »

Troisième axe : Valoriser le rôle des séniors et lutter contre l’âgisme

Encore une fois, plusieurs actions à mener en parallèle :

Créer une instance du type « Conseil des sages / conseil des aînés » pour associer les séniors à la vie de la cité. Il en existe déjà un dans le premier arrondissement, c’est un dispositif qui selon nous a vocation à être essaimé dans l’ensemble des arrondissements. Nous y travaillons.

Deuxième action : Développer un label « Amis de Aînés (ainés friendly) »
Pour à la fois sensibiliser les commerçants et ERP aux spécificités des publics âgés et permettre aux séniors de disposer d’une cartographie des lieux bienveillants et favorables au bien vieillir. Nous y travaillons aussi, en coordination d’ailleurs avec Tristan Debray qui lui développe un label ville à hauteur des enfants.

Troisième action : Améliorer et adapter nos outils de communications généraux et dédiés.
Nous travaillons par exemple :
à la refonte de la Newsletter et de la Carte Sénior à laquelle nous souhaitons assigner de nouvelles fonctionnalités.
Et nous participons aussi au développement d’une appli smartphone ACTIVIE à destination des séniors qui a pour vocation de préserver l’autonomie des Séniors par la pratique d’une activité physique, le maintien du lien social et l’optimisation  de l’alimentation.


Les trois autres axes que je ne développerai pas aujourd’hui sont :

Le déploiement d’une offre d’accès aux soins efficiente sur le territoire en accompagnant et sensibilisant les professionnels de santé, à commencer par les pharmaciens qui demeurent bien souvent le premier professionnel de santé en relation directe avec les séniors.

Deuxième axe : Le déploiement d’actions de prévention de la perte d’autonomie à travers par exemple le lancement d’un cycle de conférences sur le vieillissement à destination des séniors, mais aussi de tous les citoyens que le sujet intéresse.

Troisième axe : La prise en compte, par nous élus, des besoins des personnes âgées dans leur quotidien pour penser une ville adaptée en intégrant par exemple un axe sénior dans la réflexion autour de la « ville marchable ».

Ce pourrait être :
Séparer les piétons des modes doux et éviter les conflits d’usage en fonction des configurations locales.
Déployer un mobilier urbain ergonomique adapté aux besoins des ainés
Choisir des revêtements limitant le risque de chutes lors de réaménagement d’une voirie ou d’un espace public.

Plus largement, on pourrait intégrer, dès que possible, dans les marchés publics ainsi que dans les ZAC, la présence obligatoire d’un ergothérapeute ou d’un spécialiste des séniors dans les équipes candidates afin que les besoins des séniors ou plus largement des « fragilités invisibles » soit enfin pris en compte concrètement.

Voilà en quelques mots ce que je peux vous répondre.

J’aurai bien d’autres choses à vous dire, mais je ne veux pas m’accaparer ce conseil municipal. Aussi je vous invite, toutes et tous, à lire ce diagnostic de territoire que je tiens à votre disposition et permettez que je conclue mon intervention en ré-affirmant, que c’est ensemble, toutes délégations confondues, que nous pourrons répondre au défi d’adaptation de la ville au vieillissement et de transition démographique qui se tient devant nous.