Pinar Selek, condamnée à perpétuité après 24 ans de harcèlement

Condamnation de Pinar Selek : une nouvelle preuve de la répression de la liberté d’expression en Turquie


Le 22 juin dernier, la Cour Suprême de Turquie a condamné Pinar Selek –universitaire, écrivaine, militante turque pacifiste et féministe, engagée dans la défense des droits humains et exilée politique en France– à la prison à perpétuité et au versement de lourds dommages et intérêts.

Depuis 1998, Pinar Selek subit la répression de l’État turc. Elle a été accusée pour ses recherches sur la communauté kurde, de soutien au PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan) et d’attentat terroriste suite à une explosion sur le marché d’Istanbul. Elle a été acquittée quatre fois par la justice turque, étant avéré qu’il s’agissait d’une explosion accidentelle. Pourtant l’État turc a systématiquement fait appel de ces décisions. Après vingt-quatre années de harcèlement, il a « gagné ».

Nous, élu·e·s Lyon en Commun et Métropole en Commun, nous joignons à la demande émise par la Coordination des collectifs de solidarité avec Pinar Selek, citoyenne d’honneur du 1er arrondissement de Lyon depuis 2015 : que l’État français apporte son soutien total à cette défenseuse exemplaire des droits humains, et proteste contre sa condamnation auprès de l’État turc.

La condamnation de Pinar Selek est malheureusement « l’arbre qui cache la forêt », quant à la criminalisation et à la répression systématique de celles et ceux que le président Erdogan considère comme des opposants politiques.

Le 16 juin dernier, seize journalistes ont été incarcérés pour « appartenance à une organisation terroriste » à Diyarbakir, dans le sud-est du pays à majorité kurde.

Le 31 mai, Canan Kaftancioglu –une responsable du principal parti d’opposition, le CHP (Parti républicain du peuple, centre gauche)– a été condamnée à quatre ans et onze mois de prison pour « propagande terroriste » et « insulte au chef de l’État ».

Quant à Ekrem Imamoglu, Maire d’Istanbul, il attend le verdict en septembre prochain de son jugement pour « insultes à l’encontre de la commission électorale », suite à l’annulation du premier tour des élections municipales en 2019. Il est également accusé de « comportement irrespectueux » dans le cadre d’une visite sur le tombeau d’un sultan ottoman.

Pour Pinar Selek et toutes les personnes accusées de manière injustifiée, nous devons défendre et combattre résolument toutes les formes d’atteinte à la liberté d’expression en Turquie.