Les bains-douches : des lieux d’utilité publique pour l’accès à l’hygiène et leur rôle social



Aurélie GRIES salue la création d’une laverie dans les bains-douches Delessert à Gerland, puis à terme d’un second bains-douches municipal dans le futur Pôle hygiène et accès au droit.

Ces décisions traduisent l’implication de la Ville pour répondre à un enjeu de santé publique et à des besoins essentiels -l’accès à l’eau et à l’hygiène- des personnes les plus précaires.

Les bains-douches municipaux sont des instruments d’utilité publique.
Ils remplissent un rôle social essentiel, non seulement parce qu’ils sont des lieux de promotion de l’hygiène et de la propreté, mais aussi parce qu’il s’y fabrique du soin et de la solidarité.

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Aujourd’hui en France, certains de nos concitoyens et concitoyennes n’ont pas accès à l’eau pour leur vie et pour leur dignité. Certes, il y a l’eau courante dans une immense majorité des foyers, mais pas dans tous. La précarité hydrique concerne plus de 900 000 personnes sans installation à l’intérieur de leur domicile, il y a aussi 1,4 millions de résidences principales dont les installations sanitaires sont dégradées et 1,5 millions de personnes qui n’ont pas du tout accès à l’eau. C’est le cas des personnes notamment qui vivent à la rue ou dans des bidonvilles, des personnes qui se sont retrouvées, du jour au lendemain, sans logement ni ressources, donc sans eau. 
La précarité hydrique est multiforme et touche aussi bien des personnes logées que non logées.

Les Nations Unies reconnaissent l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit fondamental et inaliénable. Les acteurs sociaux, syndicaux et associatifs sont unanimes pour constater que le droit d’accès à l’eau en France, s’il bénéficie d’une reconnaissance de principe, n’est pas véritablement effectif. Ce droit n’est pas reconnu dans la constitution française, malgré des propositions de lois déposées en ce sens, la dernière étant en 2017 par les députés-es de la France Insoumise. Rejetées. Dans ces propositions, étaient notamment inscrits l’installation de fontaines à eau, de bains-douches (1 pour 15 000 habitants) et de sanitaires publics, gratuits et accessibles à toutes et tous sur l’ensemble du territoire. L’hospitalité a des lieux, elle ne reste pas simplement en intention, projetée.

A Lyon, les anciennes municipalités ont adopté une autre stratégie de politique publique, pour faire des économies, fermant un à un les bains-douches municipaux et en 2016 malgré l’opposition des habitants, des associations et de la Mairie du 1er les bains-douches Flesselles construit en 1934 et situé sur les pentes de la Croix-Rousse. L’objectif était de recentrer le service des bains-douches sur le seul site du 7e arrondissement, dans la Cité Jardin Gerland.

Ainsi aujourd’hui, seul cet établissement municipal est resté effectif sur les sept que comptait Lyon, dans une ville de plus de 510 000 habitantes et habitants. Celui de Gerland peut accueillir jusqu’à 400 usagers par jour, 5 jours sur 7. Je tiens d’ailleurs à remercier les agents des bains-douches, dont le travail ne se limite pas à maintenir les lieux propres, mais qui accueillent avec une grande bienveillance, disponibilité et hospitalité le public.
Il est à noter que les bains-douches sont l’un des rares services publics à être restés ouverts pendant la crise sanitaire que nous avons traversée.

L’enjeu de santé publique est donc extrêmement important. Les bains-douches municipaux sont des instruments d’utilité publique. Ils remplissent un rôle social essentiel, non seulement parce qu’ils sont des lieux de promotion de l’hygiène et de la propreté, mais aussi parce que s’y fabriquent du soin et de la solidarité.

Nous avons pris en compte au niveau municipal cette question essentielle d’accès à l’eau et à l’hygiène en inscrivant dans le plan pluriannuel d’investissement, la création d’un 2e bains-douches municipal dans le futur « Pôle hygiène et accès au droit » et en permettant la création d’une laverie dans les anciens lavoirs des bains-douches de Gerland.