Notre stratégie funéraire : assurer la diginité et l’égalité de tous les citoyens devant la mort



Mesdames et Messieurs les élu.e.s,

Les guerres qui secouent le monde et les morts qu’on ne compte plus laissent des familles entières sans sépultures et dans un désarroi indescriptible. Notre pays n’est pas en guerre, il l’a été et il sait qu’il y a un temps où toutes les familles se rassemblent.

La Ville de Lyon porte hautes les valeurs d’universalité, de fraternité et de laïcité du cimetière républicain pour qu’il puisse accueillir dignement tous les citoyens quelle que soit leur croyance ou leur non-croyance. Aussi, a-t-elle développé des carrés confessionnels pour les défunts de croyance juive et musulmane, ultime devoir de l’hospitalité historique de la cité envers ses citoyen.e.s, d’où qu’ils viennent, dans le recueillement et dans la paix.

Mais les funérailles font l’objet de lourdes dépenses pour les familles endeuillées. Aussi, l’exécutif souhaite-t-il déployer une grille tarifaire sociale et progressive des concessions funéraires – une première en France – mais aussi investir dans la reprise des concessions funéraires arrivées à échéance et aménager des parcelles supplémentaires pour garantir de l’espace aux générations futures et un accueil sans discrimination.
La Ville de Lyon accorde la même attention à assurer la dignité des funérailles pour les personnes dépourvues de ressources, isolées ou mortes à la rue. En 2024, la qualité des funérailles de ces défunts sera améliorée.

Le document cadre qui vous est présenté ici est la feuille de route stratégique 2023-2026 de la Ville de Lyon pour reconnaître le service public funéraire comme un bien commun, tout en participant à la nécessaire transition écologique : carrés naturels, jardin du souvenir à Loyasse, renaturation des allées et protection de la biodiversité puisque désormais tous les cimetières lyonnais sont labélisés « Refuge de biodiversité » par la LPO.

Il s’agira également de poursuivre l’inventaire du patrimoine funéraire artistique remarquable des cimetières lyonnais et je trouve particulièrement intéressant d’y avoir évoqué cet aspect plutôt méconnu. Car les cimetières sont des lieux de mémoire et les tombes, parfois, des chefs d’œuvres d’art, de symbolisme et d’humanisme. Ils sont aussi des espaces de vie là où l’inhumation transforme le mort en souvenir vivant.

Il nous faut aussi valoriser les métiers du service public funéraire fortement mobilisé pendant la crise de la COVID, qu’il convient ici de saluer.

Si à Lyon tout le monde n’a pas la chance de vivre dignement, nous pouvons ensemble du moins faire en sorte que la mort ne soit pas un vecteur d’inégalité supplémentaire à l’heure du dernier voyage et nous rappeler que nous faisons toutes et tous partie d’une seule humanité.