Juste quelques mots pour dire que si nous nous félicitons de l’augmentation de la Dotation d’Animation Locale dans le 3ème portée à 160 936 euros en 2023 contre 78 110 euros en 2022 (ce n’est d’ailleurs pas le cas pour tous les arrondissements), il est à craindre en revanche, au regard des trajectoires inflationnistes du coût de l’énergie (et du reste) que celle-là -sans que cela se traduise par un fait comptable- serve en réalité à rééquilibrer nos futures DGL déficitaires.
C’est à dire à procéder à l’inverse de notre tradition budgétaire lyonnaise qui , en somme, consistait à piocher dans les excédents de la DGL pour financer l’action locale de proximité, autrement dit étayer, conforter la DAL. Et d’ailleurs sur ce seul registre des énergies, rappelons que la dépense prévisionnelle en matière de fourniture d’électricité de la Ville de Lyon passerait à 43 millions d’euros sur l’exercice 2023 (contre 20 millions en 2022), une hausse pourtant établie à partir d’un estimatif très optimiste quant au prix de l’électricité sur le marché de gros, simulé à hauteur de 400 euros le megawattheure, bien en dessous des prix actuels du marché.
Seconde inquiétude ou vigilance, mais que je sais partagée (en témoigne le lancement du groupe de travail Sobriété) : comme l’action publique ne se conduit pas en vase clos et qu’il est probable que les tarifs des prestations de toute nature de nos externalisations augmenteront à proportion de l’inflation, notre Dotation Locale fût-elle préservée de la compensation, risque d’être insuffisante à mener une action publique locale nécessaire et suffisante pour répondre aux besoins des habitants et des acteurs de l’arrondissement. Autrement dit, nous n’en sommes pas à choisir entre payer la facture d’électricité et organiser un forum-emploi ou soutenir une animation de quartier par exemple, mais le risque n’est pas uchronique. Il est là, à notre porte.