Vendredi 9 juin, matin.
Des panneaux bleus ont poussé comme des plantes vénéneuses aux grilles du square Sainte-Marie-Perrin, dans le 3ème, où depuis deux mois des tentes fleurissent sur des palettes de marchandises.
Sur les panneaux il est écrit : « Parc fermé. Chassons les clandestins ! »
Sous les tentes, il y a des enfants en danger.
Quatre-vingt-dix mineurs en attente qu’on statue sur leur minorité, coincés dans une zone de non-droit entre l’insalubrité, les rats, les menaces de l’extrême droite, l’inquiétude des riverains et la congestion institutionnelle.
Des enfants francophones sans doute aveuglés par l’héritage des Lumière, sans doute savamment bercés à l’idéal républicain. D’ailleurs, ils écrivent eux-mêmes : « On se disait, la France c’est un pays de loi, un pays de droits. ». Gageons que ce ne soient pas les seuls.
Sur le terrain, heureusement, des collectifs, des associations, des gens de bonne volonté, des agents publics, des élus agissent.
Dire que rien n’est fait serait fallacieux.
Dire que c’est suffisant à l’échelle de toutes les parties et de l’urgence le serait tout autant.
Alors, il nous reste à combattre encore et toujours, par tous les moyens légaux, pour une mise à l’abri inconditionnelle et faire reconnaître la présomption de minorité, ce qui conduira Lyon En Commun à manifester aux côtés des collectifs, des associations et des jeunes eux-mêmes, le 15 juin de la Métropole à la Préfecture.
Alors, il nous reste à combattre encore et toujours, par tous les moyens légaux, pour répondre au droit national, européen et international comme à l’ambition universelle de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Nous appelons à ce que son écho -dont nous avons adouci les termes- ne tombe pas dans l’oreille de sourds.