« Vous avez adopté un plan « égalité professionnelle » ambitieux en juin dernier au sein de cette assemblée et je vous en remercie. Il nous appartient désormais de le mettre en action, notamment sur le volet de l’égalité entre les hommes et les femmes au sein de notre collectivité. Je vous formule donc aujourd’hui plusieurs engagements très concrets.
Permettre aux deux parents d’investir pleinement la période de l’accueil des enfants
Tout d’abord, je vous propose d’être la première collectivité de France à aller plus loin sur le congé paternité en expérimentant un congé paternité de 10 semaines alors que le cadre légal est fixé aujourd’hui en France à 4 semaines. Cet allongement permet de porter le congé paternité, ou congé 2e parent, à la hauteur du congé maternité, grâce à une autorisation spéciale d’absence complémentaire.
Nous voulons ainsi permettre aux deux parents d’investir pleinement la période charnière de l’accueil des enfants, durant laquelle bien des choses se jouent en matière d’organisation familiale, de répartition des tâches domestiques et de relations parent-enfant. Avec cette mesure, les agents de la Ville de Lyon se situeront au même niveau que les meilleurs élèves européens en la matière. Je pense à des pays comme la Suède, la Finlande ou encore l’Espagne.
Rendre possibles et concrets les droits des femmes
Ensuite, je vous propose de mettre en place pour les agentes un « congé menstruel », dans le cas de règles douloureuses, soit un congé de deux jours ouvrés par mois ou une facilité de télétravail. Je vous propose aussi d’instituer une autorisation d’absence spécifique de deux jours ouvrés lors d’une interruption de grossesse.
La création de ces nouvelles autorisations spéciales d’absence répond à des enjeux sociétaux forts : lutter contre les tabous autour de la menstruation et des interruptions de grossesse, faire évoluer les mentalités sur ces sujets, préserver la santé globale des agentes, leur éviter une pénalité financière dû à des jours de carence.
En l’état du droit, ce dispositif expérimental reste néanmoins perfectible. Je sais que nos parlementaires auront à cœur de porter un projet de loi plus abouti ces prochains mois pour pouvoir faire vivre ces mesures au niveau national. Il nous faut faire progresser le droit.
Mes chers collègues, dans une collectivité comme la Ville de Lyon où 65% des personnels sont des personnels féminins, il nous appartient plus que jamais de rendre possibles et concrets les droits des femmes. Je vous engage, je nous engage, à entériner ces belles avancées à travers l’adoption de ce rapport. »