Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus,
La guerre détruit tout. Les peuples, les familles, les hommes, les femmes et les enfants qui la vivent au premier plan, mais aussi au-delà. Au-delà des frontières d’un conflit qui ne cesse de diviser le monde, de nous diviser, à tous les niveaux de la société, et parfois même jusque dans les familles.
La grande famille politique dont nous faisons partie ici ne fait pas exception. Et nous regrettons profondément les malheureuses et stériles querelles sémantiques jusque dans l’hémicycle de la représentation nationale.
Tandis que la raison et la dignité n’en finissent pas de fuir le débat public, élus, responsables politiques, nous nous devons toutes et tous à l’exemplarité dans ces moments sombres. Et nous nous devons toutes et tous de poursuivre un unique objectif : celui de la paix.
Le massacre perpétré le 7 octobre 2023 par le Hamas doit être condamné, sans aucune ambiguïté. Quels que soient les mots employés pour définir une attaque d’une telle horreur, quelles que soient les racines profondes qui permettent d’entendre la détresse du peuple palestinien meurtri, rien ne justifie un tel acte de barbarie.
La guerre détruit tout. Jusqu’à l’humanité qui nous habite, et nous condamnons avec fermeté la riposte d’un gouvernement qui répond à une attaque terroriste par des actes relevant de la qualification de crimes de guerre.
Les mots ont un sens et la guerre a son droit. Malheureusement les balles, les bombes et les missiles tuent d’où qu’ils viennent et quel que soit le nom qu’on leur donne. Ils tuent des populations civiles, qu’il s’agisse d’une ignoble opération terroriste et meurtrière de déstabilisation ou d’une réponse armée brandie comme un droit de se défendre.
Ils tuent autant qu’un blocus inhumain sur une bande de Gaza, où plus de deux millions d’êtres humains crient leur désespoir depuis tant d’années.
Doit-on mettre dans la balance les victimes israéliennes, atrocement tuées ou retenues en otage par le Hamas, et les civils palestiniens déplacés par milliers ou tombés sous les bombardements israéliens ?
Certainement pas. Les vies humaines ne se comptabilisent pas de la sorte, et, de là où nous sommes, c’est-à-dire d’une démocratie, d’une république laïque et indivisible où les valeurs de solidarité, d’égalité et de fraternité doivent constamment être défendues et réaffirmées, nous appelons à un cessez-le-feu humanitaire immédiat en même temps qu’à la libération des otages retenus par le Hamas, conditions essentielles à l’amorce d’un dialogue.
Alors que ce conflit attise les haines dans le monde entier, nous élu.e.s Lyon en Commun, appelons toutes les forces politiques en présence à tout faire pour retrouver le chemin des négociations.
La longue et inextricable histoire de ce conflit ravive partout, et chez nous, la logique du bouc-émissaire dont on sait où elle mène, les relents nauséabonds de l’antisémitisme comme de l’islamophobie. Des fléaux contre lesquels nous luttons de toutes nos forces.
Le peuple juif doit pouvoir vivre en paix au sein de son État. La diaspora juive doit pouvoir vivre partout en sécurité. Et la situation dramatique que vivent les Palestiniens depuis plusieurs décennies ne peut continuer d’être mise de côté.
Nous en appelons donc à la communauté internationale pour, au-delà de l’aide vitale apportée aux peuples, relancer au plus vite un véritable processus de paix qui inclut une solution à deux États.
Nous appelons également le peuple français à l’unité. Ne nous trompons pas de cible : nous combattons la guerre, nous combattons le terrorisme, nous combattons l’antisémitisme et tous les racismes.
La guerre détruit tout. Toujours et partout. Elus Lyon en Commun nous redisons notre condamnation de l’invasion de l’Ukraine, des déportations d’enfants ukrainiens et des nombreux crimes commis par l’armée russe. Notre redisons notre soutien au peuple ukrainien dans sa lutte pour le droit de vivre en paix sur son territoire ; notre soutien et notre solidarité avec les Arméniens du Karabakh condamnés à l’exil après l’attaque de l’armée azerbaïdjanaise en septembre dernier.
Mais la guerre, un jour, finit. Dans ces moment sombres où la lumière de la paix semble sur le point de s’éteindre, nous voulons redire notre soutien à toutes les victimes mais aussi à tous ceux et celles qui œuvrent sur le terrain : les forces humanitaires, mais aussi tous ces citoyens israéliens et palestiniens, russes et ukrainiens, qui se battent dans l’ombre pour rapprocher leurs peuples.