Les bains-douches : un service public essentiel pour les personnes en situation de précarité

Laurent BOSETTI salue le développement des bains-douches Delessert, dans le 7e arrondissement.
Outre l’accès à l’eau et à l’hygiène, les usagères et usagers disposeront, gratuitement, d’une laverie municipale.

Ce service public est essentiel, tourné vers des personnes en situation de précarité, souvent sans domicile fixe, sans-abri. Et au vu de leur nombre, la garantie d’un accès à l’eau et à l’hygiène est fondamentale.

Ce que les précédentes équipes municipales n’ont pas semblé considéré, avec la fermetures des bains-douches mandant après mandat ou le scellement de fontaines publiques, en période de forte chaleur.

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C’est avec beaucoup de plaisir que j’interviens aujourd’hui, au nom des trois groupes de la majorité, sur ce rapport autour du développement de nos bains-douches dans le 7e arrondissement.

J’ai coutume de rappeler au sein de cette assemblée que « le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ». Je dirais que l’expression consacrée est d’autant plus vrai ici que ce service public est essentiellement tourné vers des personnes en situation de précarité, souvent sans domicile fixe.

L’ambition de notre majorité, et de ma collègue Sandrine Runel, est ici de renforcer encore notre service public en direction des plus fragiles. Outre l’accès à l’eau et à l’hygiène, les usagères et usagers des bains-douches pourront disposer en fin d’année d’une laverie municipale -dont l’accès sera évidemment gratuit- grâce à la subvention de 200.000€ qu’il vous est proposé d’adopter.

Au-delà de l’aspect pratique de la laverie, l’enjeu pour notre CCAS est de développer autour de cet équipement du lien social : des temps conviviaux, un espace de médiation sociale, un espace bien-être…
« Et surtout n’oublie pas de parler du savon de Gerland » m’a rappelé ma collègue Fanny Dubot avant mon intervention ; le savon de Gerland, une production originale issu du travail des agents des bains-douches, de l’ISARA (école d’ingénieurs en agronomie), et des associations partenaires : l’Oasis de Gerland, la Légumerie et LALCA.
Ce clin d’œil au savon de Gerland est aussi la traduction d’une implantation historique de cet équipement et d’une identité forte sur le quartier : les bains-douches furent longtemps la salle de bains de la Cité jardin mais aussi celle de nombreuses personnes extérieures, travailleurs des abattoirs et des industries. Ils témoignent du passé ouvrier du quartier et d’un attachement à un bien commun.

Le risque serait cependant de renvoyer la politique publique des bains-douches à un simple témoignage du passé, à une muséification d’équipements publics en voie de disparition. Or, lorsque l’on observe le nombre de personnes sans-abri dans nos métropoles, nous devons au contraire mesurer combien la garantie d’un accès à l’eau et à l’hygiène est plus que jamais fondamental.
Paris ne s’y est pas trompé en conservant sur son territoire 17 bains-douches municipaux.

A Lyon, ces équipements ont progressivement disparu, mandat après mandat, jusqu’à la fermeture très contestée des bains-douches du 1er arrondissement en 2016, dont certains ici se souviennent encore. Cet équipement de première nécessité accueillait quand même 30 à 40 usagers par jour, obligés dès lors de faire 45 min de transports en commun pour pouvoir prendre une douche dans le 7e arrondissement.

C’est une lointaine époque où l’on coupait encore les fontaines du Jardin des Chartreux en période de forte chaleur afin que les 13 adultes et les 7 enfants présents, logés dans leur voiture, ne puissent pas les utiliser pour s’alimenter en eau et se laver. Malgré les protestations de la mairie du 1er et de Médecins du Monde à l’époque, les services avaient reçu l’ordre de souder les vannes d’accès à l’eau, devant des caméras de télévision médusées… Une version bien sombre de l’humanisme à la lyonnaise.

Mes chers collègues, il était grand temps de tourner la page. Nous allons, avec votre approbation, créer une laverie solidaire sur les bains douches du 7e arrondissement, et dès 2023, nous engagerons le travail d’étude et de consultation sur la création de nouveaux bains-douches sur le 3e arrondissement, grâce une enveloppe de 2 millions d’euros que nous avons provisionnés à la PPI.

Merci à vous de faire vivre en actions la ville humaniste et la ville hospitalière.