La gestion des accueils de loisirs dans les écoles est une mission de service public !

Laurent BOSETTI annonce la reprise en gestion municipale d’1/3 des 25 accueils de loisirs, jusqu’alors gérés par l’association Léo Lagrange, qui a souhaité cesser d’animer des activités périscolaires à Lyon.
Ces accueils de loisirs concernent des écoles du 8e arrondissement. Les élèves pourront ainsi être suivis plus finement, sur un territoire populaire avec de forts enjeux sociaux et éducatifs.

Cette reprise en régie publique permettra également de déprécariser les animateurs qui interviennent déjà dans ces écoles. Grâce à leur maintien en poste, les enfants ne seront absolument pas impactés par le changement.

Contrairement aux précédentes équipes municipales, la nouvelle majorité, avec cet acte politique fort, considère que la gestion des accueils de loirs est une mission de service public.

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J’ai pris beaucoup de plaisir à écouter nos droites lyonnaises pousser des « cris d’orfraie » sur la gestion de nos accueils de loisirs (ou encore à lire quelques-uns de ces pics dans la presse locale).
Il y serait question de privatiser nos accueils périscolaires, de les vendre au grand capital, d’abandonner nos enfants en cours d’année. Rien que ça.
Compte-tenu du niveau de désinformation pratiqué, ou peut-être du degré de mécompréhension du dossier, je vais énoncer nos intentions politiques très clairement et très tranquillement.

Premièrement, et pour rassurer Madame Palomino, nous avons garanti aux associations d’éducation populaire basées à Lyon la primeur de la gestion, à travers un appel à manifestation d’intérêt. C’est ainsi qu’une association lyonnaise supplémentaire s’est positionnée pour superviser 4 accueils de loisirs sur le 3e arrondissement.
Ensuite, nous voulons reprendre en régie publique, c’est-à-dire en gestion municipale, un tiers des accueils de loisirs confiés à Léo Lagrange. Cela nous permettra de suivre plus finement les écoles d’un arrondissement populaire comme le 8e avec des forts enjeux sociaux et éducatifs.
Enfin, et seulement faute de candidats locaux, nous appelons d’autres acteurs de l’éducation populaire, cette fois-ci extérieurs à Lyon, à proposer leurs services sur nos accueils de loisirs. Les candidats seront ici consultés par la voie d’un marché public, et non par une subvention, puisque réglementairement, il ne peut pas en être autrement si l’opérateur n’a pas un intérêt local à agir. Ce que la Préfecture nous fait remarquer.
Par conséquent, la critique de notre opposition est infondée, politiquement sur nos intentions, et juridiquement.

A ce stade, je ne peux m’empêcher de formuler quelques remarques à nos opposants, en regardant dans le rétroviseur.

D’abord à M. Lévy qui avait sous le précédent mandat la responsabilité de l’éducation populaire. Vous avez fait appel à l’époque à une fédération nationale… en leur attribuant une subvention d’intérêt local. Comme je l’ai expliqué, la forme juridique était inappropriée et il nous appartient aujourd’hui de corriger cette approximation. Mais plus gênant, vous n’aviez du coup aucun moyen de contrôler la qualité du travail réalisé par cet opérateur extérieur à Lyon, via un cahier des charges, des attendus, des éventuelles pénalités. Cela explique peut-être les quelques errements observés depuis dans nos écoles.

Ensuite une remarque à M.Képénékian puisque votre groupe est aujourd’hui très disserte sur ce rapport à travers la voix de Madame Palomino. Je suis content que vous vous attachiez de si près à la qualité du périscolaire, y compris à du retour en régie, après que votre majorité ait maintenu le secteur périscolaire municipal dans la plus grande précarité depuis la mise en place des nouveaux rythmes. A notre arrivée, nous avons dû déprécarisé 62 postes de directeurs d’accueil de loisirs qui enfilaient CDD sur CDD depuis des années, comme si la mission qui leur incombait était tout à fait temporaire ou optionnelle. Nos animateurs apprécieront. Depuis nous avons inscrit à l’agenda social, avec les représentants du personnel, la question de la déprécarisation de la filière animation, de manière à sécuriser les parcours professionnels, à renforcer l’attractivité du métier et à disposer d’animateurs mieux formés auprès des enfants.

Un mot aussi à M. Collomb qui s’est étranglé l’année dernière avec la déprécarisation de nos 62 directeurs d’accueils de loisirs. Reprenez votre respiration M. Collomb : avec la reprise en régie publique de 8 accueils de loisirs supplémentaires à compter de 2023, c’est près d’une cinquantaine d’animateurs que nous allons intégrer à nos effectifs municipaux. On est donc loin d’un abandon au grand capital. Mais ce n’est pas là non plus le retour des soviets. Il s’agit juste de porter un « service public », aujourd’hui assumé en régie dans des communes de droite comme de gauche, où les maires –clairvoyants- y voient avant tout l’investissement éducatif et non la charge de personnel.

Enfin, un mot sympathique pour mon camarade Jean-Michel Duvernois qui s’inquiète légitimement de la continuité de service pour nos enfants. Je l’ai expliqué : nous héritons d’un montage juridique fragile qu’il convient de régulariser. Pour garantir la continuité de service, nous avons donc prolongé Léo Lagrange 12 mois, le temps d’analyser plusieurs modes de gestion, de démarcher les acteurs associatifs locaux intéressés, de dérouler une procédure de marché public très encadrée ; de travailler l’intégration d’une cinquantaine de salariés en régie, de soumettre à chaque étape ces décisions aux assemblées délibérantes concernées.

Vouloir à tout prix se lancer en septembre aurait mis en danger la continuité de service que vous évoquez. En décembre, nous aurons le temps d’anticiper cette transition, sachant que l’opération sera invisible pour les enfants qui bénéficieront des mêmes animateurs et du même projet éducatif d’un semestre à l’autre, au regard des exigences posée dans notre cahier des charges. Cela peut paraitre contre-intuitif, mais il est en fait beaucoup plus facile de reprendre une organisation périscolaire déjà en place en cours d’année plutôt que de tout devoir construire dans le rush de la rentrée scolaire, entre formalités administratives, définition des plannings et prises de contact.