Nous soutenons le mouvement de résistance au projet de loi de réforme des retraites, injuste et réactionnaire. Il est clairement défavorable aux femmes, alors même que l’égalité femmes-hommes a été déclarée “grande cause du quinquennat”.
Mais il ne serait pas responsable d’affirmer notre attention aux questions sociales nationales. Nous devons aussi l’appliquer à l’échelon local, sur lequel nous exerçons une responsabilité directe.
Le renforcement de la place des politiques publiques, des missions de service public, le sens de la relation aux citoyens sont les fondements de notre responsabilité politique.
Soyons attentifs à nos devoirs envers tous les Lyonnais. C’est là notre rôle, notre mission et le sens du mandat qui nous a été remis.
Le sens de mon intervention préalable faite au nom du groupe Lyon en Commun s’inscrit dans ce que j’estime être un devoir partagé : le devoir d’être présents et présentes devant les enjeux qui viennent fragiliser notre société, ses équilibres et ses solidarités.
Le groupe Lyon en Commun vient ici affirmer son soutien à l’ample mouvement de résistance au projet de loi de réforme des retraites, un projet si ouvertement injuste, réactionnaire,
qu’on a du mal à comprendre comment le gouvernement peut oser l’avancer dans un contexte où la place du travail, sa durée et son partage font partout ailleurs l’objet de réflexion et de mise en œuvre qui vont à l’inverse ;
du mal à admettre que le gouvernement ose l’avancer dans ce qu’il a d’aussi clairement défavorable aux femmes, à leurs rôles et aux contraintes d’exercice de leur vie professionnelle, après avoir déclaré l’égalité femmes-hommes « grande cause du quinquennat » ;
du mal à accepter que le gouvernement ose tenter d’y associer un hommage à Gisèle Halimi et aux combats féministes qui ont fait sa vie.
Le groupe Lyon en Commun vient rappeler également ici qu’iI ne serait pas responsable d’affirmer une solidarité nationale, une vigilance constante aux questions sociales traitées par le gouvernement sans accorder la même attention à l’application du dialogue social à l’échelon local, qui est aujourd’hui celui sur lequel nous exerçons collectivement une responsabilité directe.
Je tiens à dire que je suis sincèrement heureuse que la Ville ne se soit pas dessaisie de son Comité des Œuvres Sociales. Sans nul doute, les modalités de son fonctionnement sont à améliorer, ses moyens d’agir à augmenter.
Mais il y aurait eu à l’externalisation du COS un dessaisissement de la question sociale qui n’aurait pas fait honneur à la troisième ville de France.
Ce ne fut pas le cas, et je vous en remercie vivement Monsieur le Maire, de même que je remercie les élu.e.s de cet hémicycle qui ont œuvré en ce sens et les organisations syndicales soucieuses de maintenir le dialogue.
J’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de le dire et je souhaite le réaffirmer ici : cette cohérence dans le traitement de tous les sujets, locaux ou nationaux, cette rigueur dans l’application des règles démocratiques, cette volonté de ne pas externaliser, déléguer, éloigner, techniciser le débat public constituent la seule chance que le politique puisse avoir de restaurer la confiance des citoyennes et citoyens. Cette confiance dont on voit, à chaque rendez-vous électoral, qu’elle a été si durablement mise à mal.
Le renforcement de la place des politiques publiques, le maintien voire l’accroissement des missions de service public, le sens de la relation aux citoyennes et citoyens, la vigilance à toutes les formes d’accessibilité, le développement de la proximité de réflexion et de décision, sont les fondements de notre responsabilité politique.
Travailler au rétablissement de la confiance de la citoyenneté, cela passe également par restaurer les règles de la responsabilité et de la redevabilité politiques. Soyons aussi attentifs à nos devoirs locaux envers l’ensemble des Lyonnaises et Lyonnais qu’à nos engagements dans les solidarités nationale et internationale.
Les rapports récents sur l’accroissement du fossé numérique, dans toutes les tranches d’âge et toutes les classes sociales, doivent nous alerter à l’heure où les politiques publiques ne voient que modernisation à leur dématérialisation.
Les chiffres réactualisés et élevés du non-recours aux droits sociaux constituent une remise en cause directe de ce que nous pensons être des politiques sociales justes et équilibrées.
Faisons face courageusement à ces constats et à nos responsabilités politiques, sociales et locales. Cessons d’alimenter les imaginaires conflictuels construits autour de l’opposition des abus de l’assistanat d’un côté et des abus de l’affairisme de l’autre. Notre ville n’est ni une ville d’assistés ni une ville d’affairistes. Ne la segmentons pas et travaillons à sa co-construction quotidienne, au développement et au maillage de ses richesses. Veillons à la réguler dans le respect de toutes ses populations.
Je crois sincèrement que c’est là notre rôle, notre mission et le sens du mandat qui nous a été remis.