Les maisons médicales de garde : un maillon essentiel de la chaine de soins de proximité.
Alors que la politique de l’Etat met à mal le secteur hospitalier (tarification à l’activité, manque de personnels et d’attractivité des métiers, politique qualité de nature bureaucratique…) depuis 20 ans, les inégalités en matière de santé augmentent.
Ce désengagement hospitalier a engendré la montée en puissance des maisons médicales de garde dans les villes.
Service de proximité essentiel pour nos concitoyens, il propose des soins de qualité et une grande humanité.
Aussi Mathieu AZCUE salue l’engament financier de la Ville en faveur de ces maisons médicales de garde.
Merci Monsieur le maire, chers collègues,
Le groupe Lyon en commun souhaitait apporter tout son soutien aux personnels soignants qui subissent depuis plus de 20 ans une vision néolibérale et financière des soins. Tarification à l’activité, réorganisations incessantes, manque de personnels, manque d’attractivité des métiers, politique qualité de nature bureaucratique, création des ARS. Les soignants ne s’y retrouvent plus.
Notre système de santé a dû faire face à plusieurs vagues épidémiques dans un contexte d’essoufflement de l’ensemble des acteurs, de l’ambulancier au médecin, des aides soignantes aux cadres de santé, des infirmières, toutes spécialités confondues, des sages-femmes.
Au-delà de la réponse financière du gouvernement, qui n’est qu’un rattrapage après 10 ans de gel du point d’indice, les syndicats parlent d’une perte de pouvoir d’achat de 25 %, le Ségur de la santé n’a répondu que très partiellement aux problèmes de l’hôpital et de l’ensemble des soins, en ville comme en établissement.
Plutôt que de trouver des solutions, le gouvernement a une fois de plus semé la pagaille et le désordre. Ainsi, il vous en coûtera 18 euros dès lors que vous passerez aux urgences sans être hospitalisé. A l’heure où le pouvoir d’achat est central pour nos concitoyens, voilà encore une mesure contre-productive qui va éloigner les gens des urgences car ils n’en auront pas les moyens. Par ailleurs la pandémie de Covid n’a pas frappé à l’aveugle est c’est essentiellement nos compatriotes les plus précaires qui sont morts. En effet, les différences inscrites dans la hiérarchie sociale se traduisent en disparités devant la maladie et devant la mort. Cela ne devrait étonner personne puisque ces faits sociaux sont documentés depuis près d’un siècle. La politique du tout vaccinal a ainsi plusieurs angles morts et il aurait été nécessaire de mettre en œuvre un grand plan de lutte contre les inégalités sociale et de prévention, y compris en intégrant les données de la santé environnementale, faire adhérer les usagers à des politiques de santé publiques plus transversales, former les acteurs associatifs du secteur aux grands enjeux de notre époque. Rien de tout cela n’a été engagé.
Tout ces éléments sont majeurs pour notre arrondissement qui concentre de fortes inégalités sociales, en particulier en matière de santé. Ainsi, 20% des habitants du 8e arrondissement ont des affections de longues durée, diabète, hypertension, obésités, cancer. La moyenne à Lyon est de 10% de la population.
J’en arrive à la délibération. Les maisons médicales de garde existent depuis le début des années 80 et il aura fallu attendre le début des années 2000 pour voir le dispositif se généraliser dans les grandes villes du pays. En toute logique, la montée en puissance des maisons médicales de garde correspond au désengagement hospitalier qui aboutit aux 18 euros de consultation que j’évoquais. Pour autant, jusqu’à minuit, en proximité, week-end compris, un médecin vous accueille. Et pour nos concitoyens, c’est absolument essentiel. Cela évite de se déplacer aux urgences quand c’est possible et cela pallie les absences des médecins généralistes référents de chacun et chacune. Les maisons médicales de garde sont devenues un maillon essentiel de la chaine de soins. On y reçoit des soins de qualité, une grande humanité, je peux en témoigner personnellement. L’engagement financier de la ville de Lyon est sans faille et me semble t il dépasse les clivages politiques.
Là encore, dans notre société entrée en régime épidémique, faite d’hygiénisme social et d’autoritarisme sanitaire, les médecins de terrain et l’ensembles des acteurs du soin ont répondu présents pour toutes et tous, sans distinction. Qu’ils en soient remerciés. Comme sur tant d’autres sujets, notre époque appelle à un changement de paradigme du fait du changement climatique et de ses conséquences dans l’ensemble des secteurs d’activités et dans nos vies.