Monsieur le Maire, chers collègues,
Alors que les députés français viennent de voter la suppression du rappel à la loi,
Alors que ce premier niveau de la réponse pénale disparait soudainement et que nous n’avons pas la moindre idée de ce qui remplacera ce dispositif,
Alors que la surenchère sécuritaire nauséabonde parasite les débats et les campagnes politiques actuelles,
Alors qu’un éventuel lien entre la sévérité d’une peine et son effet dissuasif est toujours largement discuté et discutable, faut-il le rappeler ici,
Les actions de prévention de la délinquance sont plus que jamais nécessaires.
Car si la prévention est un maillon essentiel de la sécurité et la tranquillité publique des habitants, elle permet aussi d’éviter à des jeunes de tomber dans les filets de la Justice.
Mes collègues du groupe Socialiste, la gauche sociale et écologique, de Lyon en Commun et moi-même, soutenons donc pleinement cette délibération, qui valorise le maillage associatif comme une première étape dans les actions de prévention de la délinquance portée par notre majorité.
L’augmentation du montant des subventions allouées au titre du conseil local de sécurité et prévention de la délinquance va dans ce sens puisqu’elles passent de près de 183 000 € en 2020 à 200 000€ en 2021. Nous saluons bien sûr cette hausse.
L’entrée dans la délinquance est souvent le résultat d’échecs multiples, qu’ils soient scolaires, affectifs ou familiaux. Les problèmes de santé mentale, la précarité financière, l’absence de logement peuvent s’y ajouter.
Pour être efficaces, les actions de prévention de la délinquance ne doivent pas s’inscrire dans l’urgence mais dans une approche systémique et dans la durée. Leur efficacité tient à la qualité du travail partenarial. La logique de prévention doit ainsi être renforcée en évitant les phénomènes de mise en danger, qu’ils soient sociaux, économiques, scolaires ou urbains.
Il nous parait nécessaire de renforcer la politique de sécurité publique sur la base du triptyque « prévention, dissuasion et sanction », et donc d’articuler dans le cadre d’une approche globale de multiples dimensions éducative, policière et judiciaire, municipale, associative sans que l’une ou l’autre ne prétende englober les autres.
Nous devons être transparents sur la stratégie mis en place avec la métropole dans le cadre de la prévention spécialisée. La prévention spécialisée, qui relève de la protection de l’enfance, contribue à la prévention de la délinquance mais aussi au traitement de celle-ci.
Les éducateurs spécialisés remplissent un rôle primordial pour l’intérêt général en tentant chaque jour de guider les jeunes vers une insertion positive, en les valorisant au quotidien.
Pour ces raisons essentielles, ils doivent donc être en mesure de proposer un suivi de qualité. Le budget de la prévention spécialisée se doit d’être à la hauteur des besoins croissants de nos territoires si nous souhaitons faire l’économie de situations d’autant plus catastrophiques pour notre jeunesse.
En parallèle, il apparait utile et pertinent de nous appuyer sur la médiation sociale, de nuit comme de jour.
En effet, la médiation sociale a pour vocation de prévenir, désamorcer et apaiser les situations conflictuelles et les incivilités qu’elle rencontre dans l’espace public, dans l’habitat social ou dans les transports en commun et qui occupent une place importante dans la mise en œuvre du schéma local de tranquillité publique.
Nous défendons l’ambition d’une politique de sécurité juste et efficace. Ce travail de prévention doit également se baser sur le renforcement d’une police républicaine, de proximité, à l’image de la population. C’est l’état d’esprit de notre majorité avec une création de 15 postes supplémentaires amenant à 365 postes de policiers municipaux en 2021.
Nous pouvons également, en tant que municipalité et arrondissement, à l’instar d’autres villes comme Paris, Strasbourg ou Tours, favoriser la tranquillité publique et la prévention de la récidive en augmentant les postes de travail d’intérêt général dans notre Ville et en réactualisant dans ce cadre une convention avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et le service pénitencier et de probation (SPIP).
Nous pouvons également, en tant que collectivité, et comme cela a été fait notamment à la Mairie du 7ème arrondissement au mois d’avril, nous impliquer dans le cadre des stages de citoyenneté. Ceci permet notamment de créer les conditions d’une reprise de dialogue entre les auteurs d’infractions, les institutions et les membres de la société civile.
Nous serons, comme depuis le début de ce mandat, forces de propositions pour que notre majorité réussisse l’objectif principal qu’elle s’est fixée : changer durablement et positivement le quotidien des Lyonnaises et des Lyonnais.
Nous soutiendrons, mes collègues du groupe Socialiste, la gauche sociale et écologique, de Lyon en Commun et moi-même, les délibérations qui feront de la prévention de la délinquance l’axe central de la politique de tranquillité publique.