Végétalisation des cours d’écoles

Tristan DEBRAY salue le plan de végétalisation des cours d’école.
L’accès à la nature des enfants est une question de justice sociale.”

La présence de nature participe du bien-être et de l’équilibre mental des enfants. Les activités développées en lien avec la nature favorisent la concentration et la créativité.

Ces nouveaux aménagements seront l’occasion d’interroger la question du genre dans l’espace public et de sensibiliser les jeunes générations sur cette problématique.

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Monsieur le Maire, Chèr·e·s collègues,

Tout d’abord, et j’espère que cela ne deviendra pas une tradition, je vais à nouveau devoir reprendre une information inexacte d’un élu du groupe politique de Monsieur Blanc, à savoir lui-même. Pour le prochain Conseil, j’anticiperai en demandant au préalable une minute supplémentaire !

En effet, Monsieur Blanc, il y a bien eu une réunion publique pour la piétonisation des abords de l’école Harmonie Rebatel, jeudi 15 octobre dernier. Les habitants avaient donc été consultés et informés avant ces travaux. Cette réunion a même été suivie d’une seconde réunion publique le 15 mars dernier !

Malheureusement, vous étiez vraisemblablement absent au dernier Conseil du 3e Arrondissement le 9 mars et vous n’avez donc pas pu entendre les réponses de Mesdames Margot Sanchez et Madame Dubois-Bertrand à ce sujet. C’est dommage, car vous auriez alors été invité en direct à participer à cette réunion publique, et nos collègues du 3e vous auraient même sans doute donné une invitation avec votre nom, si vous le leur aviez demandé gentiment.

Revenons à nos cours d’écoles !

Les élu·e·s Lyon en Commun se félicitent de la mise en œuvre de ce plan de végétalisation des cours d’écoles et des lieux d’accueil de jeunes enfants, Monsieur Husson.

Au titre de ma délégation à la Ville des enfants, j’accueille ce plan avec beaucoup d’intérêt. Il constitue le pendant de mon action pour l’apaisement des abords des écoles et des crèches. Ainsi, nous apportons une solution globale à l’environnement scolaire des enfants lyonnais et nous intervenons pour créer une ville à hauteur d’enfants.

En outre, le verdissement des cours d’écoles et des crèches contribuera à renforcer le maillage d’îlots de fraicheurs sur la ville. Ceci permettra notamment de relever les défis du changement climatique. Nous saluons d’autant plus cette initiative, que les cours d’écoles seront ouvertes en dehors des horaires scolaires dès 2023-2024. Ainsi, les Lyonnaises et les Lyonnais pourront s’y réfugier en cas de canicule.

Au-delà du développement de la nature en ville, nous parlons bien d’accès à la nature des enfants. Cela constitue aussi, de notre point de vue, une question primordiale de justice sociale.
En effet, les enfants n’ont pas tous les moyens de sortir de la ville pour aller jouer, courir, respirer, se cacher, et surtout s’émerveiller dans la nature. Alors ramenons la nature à eux.


De récentes recherches montrent que la présence de nature participe du bien-être et de l’équilibre mental des enfants. De même, il est avéré que les activités développées en lien avec la nature favorisent la concentration et la créativité. Grâce à la végétalisation, tous les enfants pourront appréhender la biodiversité, les cycles des saisons, de l’eau…

Grâce à la végétalisation, la communauté enseignante disposera d’outils éducatifs complémentaires. Les plantes, les arbres ou encore les potagers offrent en effet des supports pédagogiques inédits.

Je tiens à rassurer certains membres de l’opposition qui, semble-t-il, craignent que nous ne prônions un retour au passé en idéalisant les modes de vie d’antan. Rassurez-vous, il s’agit simplement, comme l’explique bien Anne-Louise Nesme, sociologue indépendante lyonnaise spécialisée sur la relation enfant-nature, « de créer du concernement au sujet de la nature ». Il s’agit de faire exister un questionnement dont chacun peut et doit disposer de manière libre. Et cela commence dès le plus jeune âge, nous en sommes convaincus.

Les aménagements à venir seront aussi l’occasion de repenser les cours d’écoles comme des espaces dégenrés. Cet aspect est primordial pour sensibiliser les jeunes générations sur cette problématique. Sans parler du fait qu’il concourt à l’amélioration du développement social et aux valeurs du vivre-ensemble. Dans une école du 5e arrondissement, des petites filles ont même lancé une pétition dans laquelle elles dénoncent la place prise par les jeux de ballon des garçons pendant la récréation et revendiquent un juste partage de l’espace dans leur cour. Les espaces au sein et au dehors des écoles ont déjà commencé à être repensés et redéfinis pour, par, et avec les enfants.

Nous apprécions effectivement que ces transformations soient réalisées en concertation avec l’ensemble des usagers, au premier chef avec les enfants bien entendu, mais aussi avec les équipes éducatives, les accompagnants et les parents.

Associer les enfants à ces projets, comme à tous les projets qui les concernent, est un petit pas pour les adultes, un grand pas pour les enfants. Nous l’avons vu dans plusieurs écoles, les enfants ne demandent qu’à exprimer leur opinion, parfois à travers leur créativité. Cela s’est vu notamment dans une autre école du 5e arrondissement, où les enfants ont dessiné leur cour d’école idéale, dessin au nombre de détails impressionnant. Et je sais que ce type d’initiatives pousse comme des champignons, si je peux me permettre l’expression, partout dans la ville.

Les revendications des enfants sont nombreuses, et lorsqu’on les regarde de près, elles ne sont pas si différentes de celles des adultes. Cela me fait penser à la citation suivante de Françoise Dolto : « En chaque enfant, on l’ignore trop, naît et se développe le projet intuitif d’être considéré comme une grande personne. Aussi attend-t-il qu’on ait à son égard le comportement et le respect que l’on a vis-à-vis d’un adulte. Il a raison ».

Je partage cet avis.

Puisque nous sommes 73 écologistes ici présents, si j’ai bien suivi les échanges d’aujourd’hui, je sais désormais que nous nous demandons toutes et tous quelle planète nous laisserons à nos enfants. N’oublions pas de nous demander également quels enfants nous laisserons à notre planète.

Monsieur le Maire, Monsieur Husson, chers collègues, les élu·e·s Lyon en Commun voteront bien sûr favorablement cette délibération.