La démocratie locale : un axe fort de notre plan de mandat

Laurent BOSETTI annonce les orientations stratégiques pour mieux associer les habitants à la fabrique de la ville.

Il propose ainsi une nouvelle charte de fonctionnement des Conseils de quartier pour permettre aux habitant·e·s de réinvestir ces instances de démocratie continue et de favoriser l’espace nécessaire aux concertations, pour une élaboration partagée des aménagements urbains, à partir de l’expertise d’usage des riverains.

Il présente également l’expérimentation d’une cartographie des concertations à venir et un budget participatif qui permettront de faire de faire participer les citoyens à l’élaboration de leurs besoins et de leurs souhaits.

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Mesdames, Messieurs les représentants du conseil de la vie associative,

Mesdames, Messieurs les élu-es, cher-es collègues,

Notre nouvelle majorité, à l’échelle de la métropole, de la Ville ou de l’arrondissement, a fait de la démocratie locale un axe fort de notre plan de mandat. Aussi, la saisine du conseil de la vie associative et locale fait très largement écho à nos préoccupations.

Au titre de ma délégation à la démocratie locale, il m’appartient de vous préciser ce soir comment nous envisageons d’associer les habitants à nos projets d’aménagement sur ce mandat. Je serai peut-être un peu long mais le défi est immense et la démocratie mérite sans doute ce petit détour.

Premier point, les conseils de quartier.

Nous pensons tout d’abord qu’il faut redonner aux conseils de quartier la place qu’ils ont aujourd’hui perdu dans les processus de concertation. Dans l’esprit de la loi de 2002 sur la démocratie de proximité, c’est ici, au sein des conseils de quartier, que devait se jouer l’élaboration partagée des aménagements urbains, à partir de l’expertise d’usage des riverains.

Malheureusement, à Lyon comme ailleurs, les conseils de quartier ont eu du mal à s’ouvrir au plus grand nombre, si bien qu’aujourd’hui le conseil de quartier n’est plus « le » lieu de la concertation, c’est-à-dire l’espace central qui agrégerait tout le monde, mais un acteur local comme un autre, un invité parmi d’autres d’autres, regroupant une quinzaine d’habitants courageux et investis mais pas les 50, 100, 150 habitants, qui légitimeraient sa prise de parole sur les aménagements locaux.

Je commence par là mon intervention car nous travaillons actuellement avec les bureaux des 3 conseils de quartier du 7e à une formule renouvelée, qui devrait se traduire à l’été prochain par une nouvelle charte de fonctionnement des conseils de quartier. Nous ouvrirons ce chantier sans fanfare, avec modestie et humilité, car aucune collectivité n’a trouvé de recette miracle en la matière.

Cette nouvelle charte devrait permettre aux habitants de réinvestir ces instances et par là-même de favoriser l’espace nécessaire aux concertations, aux diagnostics en marchant, aux marches exploratoires, que vous appelez de vos vœux. Je le précise au passage : dans notre optique, le conseil de quartier est bien un espace ouvert à tous, c’est à dire aux habitants mais aussi aux associations, aux collectifs, commerçants ou institutions. Tout le monde doit y trouver sa place. C’est un lieu carrefour.

J’en viens à mon second point : la cartographie des concertations.

Insuffler une nouvelle dynamique à nos conseils de quartier ne suffira pas si la mairie du 7e, et plus généralement la Ville de Lyon, et la Métropole, ne partagent pas correctement avec les habitants la l’élaboration des aménagements à venir sous le mandat. Il faut là une volonté politique.

Et l’intention est bien là, politiquement. Reste cependant à assoir la méthode, l’anticipation et la coordination. En effet, pour pouvoir concerter, il faut planifier longtemps à l’avance les étapes de chaque projet, du programme initial jusqu’à l’avant-projet, du projet définitif jusqu’au chantier lui-même, où à chaque étape le citoyen peut être informé, consulté, concerté, selon l’ambition voulue. Ce travail de fourmi, de planification pluriannuelle, reste encore à faire avec l’administration et les élus concernés, suite à l’adoption de notre plan de mandat il y a 2 mois. Ce sera notre second défi : aboutir prochainement une cartographie des concertations : identifier chaque projet urbain à venir sur le 7e arrondissement, préciser son calendrier et ses étapes, donner à voir le niveau d’engagement attendu des citoyens, faire atterrir la discussion au sein d’un conseil de quartier ouvert à toutes et tous.

Si nous réussissons ce double objectif, de redynamiser les conseils de quartier, et d’obliger les collectivités à planifier et structurer une cartographie des concertations, nous aurons fait un grand pas dans la réussite du processus participatif.

Mais nous voulons aller encore un peu plus loin sous ce mandat, en faisant en sorte que les projets urbains ne soient pas seulement soumis à l’avis des citoyens mais qu’ils puissent aussi émaner d’eux. En somme, ne pas être uniquement dans une concertation descendante mais être capable d’aller sur des propositions citoyennes ascendantes.

Et c’est pour cela que nous allons expérimenter un budget participatif. Ce sera mon dernier point.

A l’échelle des 9 arrondissements, notre exécutif s’engage sur un buget participatif ambitieux, à la hauteur de 5% des investissements du budget municipal, soit environ 50M€ à discrétion des Lyonnaises et des Lyonnais. Ces 50 M€ seront répartis en deux enveloppes distinctes.

25M€ seront alloués à une page blanche : ce sera aux habitants de dessiner leur quartier en termes d’aménagements, de faire part de leurs besoins et de leurs souhaits, avec bien sûr l’appui des directions techniques pour concrétiser leurs idées.  

D’autre part, 25M€ seront alloués à des « lieux à réinventer ». A partir d’espaces ou de bâtiments à reconquérir, fléchés par la mairie, parce qu’en friche, vacant ou à requalifier, une concertation pousssée sera engagée auprès des citoyens pour leur donner une nouvelle vocation, une nouvelle vie.

Ce budget participatif de 50M€ devrait prendre en forme à compter de 2022, selon des modalités qu’il nous reste encore à préciser dans les prochains mois. Le processus boulversera en effet les fonctionnements internes à la collectivité. Et nous aurons sans doute à apprendre en marchant !

Voilà, en résumé, nos principales orientations stratégiques pour mieux associer les habitants aux aménagements urbains.

Sachez par ailleurs qu’au-delà de ces grands intentions, des collègues élus comme Boris Miachon Debard sur l’urbanisme et l’habitat, Vincent Monod sur la voirie ou encore Luc Voiturier sur la politique de la ville, pour ne citer qu’eux, se sont saisis dès leur prise de fonction de chantiers urbains d’actualité, de Gabriel Péri à Mazagran, de Duvivier aux Girondins, de la Place des Pavillons aux Cités jardins, pour faire vivre les débats avec nos concitoyens. Et nous aurons à cœur de poursuivre notre action dans cet état d’esprit. Je vous remercie de votre attention.