Avant de présenter l’esprit de la délibération, j’aimerais remercier dans un premier temps, les directrices de crèches ainsi que tout le personnel employé dans ces mêmes crèches qui travaillent chaque jour à maximiser le bon accueil et l’accompagnement de nos tout-petits. Nous savons combien les contraintes de toutes natures (organisation pour les directrices, attention, sécurité et soin pour tous) sont élevées – et à raison. Aussi, nous faut-il saluer la conscience professionnelle dont l’ensemble du personnel fait preuve.
L’Enfance est un domaine assurément important. Malgré les difficultés de recrutement sur le segment des métiers liés à la Petite enfance, la rentrée s’est déroulée de manière satisfaisante en ce sens que nous faisons confiance aux services pour ne pas respecter ni avoir respecté le décret national ahurissant permettant de recruter des agents sans qualification. Mais la Région a également une très lourde responsabilité en matière d’investissement dans la formation qualifiante dans les métiers de la petite enfance.
Pourquoi insister autant sur la qualification ? L’idée est communément admise que les femmes sembleraient avoir tout « naturellement » plus d’appétence et de compétences naturelles que les hommes pour les métiers qui prennent soin des autres. Les femmes ont beau être seules génitrices physiquement, il n’en reste pas moins que la qualification et sa reconnaissance numéraire corrélée reste un angle mort dans la réflexion politique. Le devenir de nos enfants est un enjeu tel qu’il requiert impérativement de vraies qualifications pour travailler dans ce domaine.
Nous ne saurons jamais suffisamment insister sur le fait que certains métiers sont des couloirs de verre dans lesquels la société naturalise les femmes et confine leurs compétences. Or, elles doivent être reconnues comme n’importe quelle qualification que l’on attribue aux hommes.
Nouvellement arrivée à la responsabilité de cette délégation dans notre arrondissement, je m’attacherai à veiller au bien-être des personnels des crèches, en veillant entre autres à leurs conditions de travail.
Concernant la délibération à proprement parler, la Ville de Lyon développe une politique en faveur de la petite enfance axée sur un soutien fort aux associations gestionnaires d’équipement de jeunes enfants présentant un intérêt communal.
Des temps d’échanges ont eu lieu avec les associations gestionnaires, permettant d’affiner l’analyse et de renforcer un partenariat durable et de qualité.
Cette délibération vise donc à attribuer la seconde tranche de subventions de fonctionnement 2022 aux associations gestionnaires d’équipements de la Petite Enfance pour un montant total de 3 560 648 euros – dont 2 951 900,00 pour le 8e à lui tout seul (soit plus de 80 % du budget municipal pour la PE dans le 8e) !
Cette démarche permet aujourd’hui de prévoir le montant de subvention complémentaire de fonctionnement pour un ensemble de structures au regard des indicateurs suivants :
– financiers (trésorerie, résultat, masse salariale, pénurie de la filière) ;
– concernant l’activité (taux d’occupation, taux de facturation, composition d’équipe – en nombre et en qualification – et nombre de jours d’ouverture) ;
– projets et partenariats (travaux, aménagement) ;
– situation conjoncturelle, dont une fragilité de trésorerie liée à la crise sanitaire.