Pierre MOURIER, revient sur l’actualité dans son propos liminaire. Il prône le le réveil de la République, comme méthode d’organisation de la société et principe qui doit guider la décision politique. La République permet des institutions et, par conséquent, ce qui est commun. La ville et les arrondissements constituent les meilleurs échelons pour développer ces communs.
Monsieur le Maire, Très chers collègues, merci pour ces délibérations liminaires,
Habitantes et habitants du 8ème,
Je voudrais débuter ce propos en disant que je m’associe sans réserves aux propos de mes collègues concernant la délibération précédente.
Je profite ici de la prise de parole liminaire de mon groupe pour dénoncer cet immonde tag que vous avez toutes et tous vu, qui vise la Brigade de Sécurisation du Territoire du 8ème et Eric Masson, ce policier tué dans l’exercice de ses fonctions par un trafiquant de drogue . Le groupe Lyon En Commun apporte, bien évidemment, son soutien à la police républicaine, mais également à l’ensemble des élus et des fonctionnaires qui sont victimes d’une violence inacceptable dans notre période actuelle. La rhétorique ultrasécuritaire d’un ministre de l’intérieur de droite a des conséquences très concrètes sur notre arrondissement dans la mesure où elle ravive inutilement des tensions que nous nous efforçons de calmer au quotidien en adoptant une politique de temps long avec les acteurs de terrain.
Et pendant que nous travaillons, toutes et tous, à construire une cité apaisée, des militaires factieux publient une tribune abjecte, un appel à la guerre civile déguisé. Une seconde tribune a été publiée dans le même hebdomadaire d’extrême-droite. Les factieux et nostalgiques d’un régime d’un autre âge sont de sortie. La clé de la République est une armée au service du peuple. L’armée n’a pas d’expression propre. Celle-ci est réservée aux corps intermédiaires (Associations, partis politiques, syndicats). C’est ainsi que nous fonctionnons.
Dans ce contexte de plus en plus sombre, il est temps de Rallumer la République, pour paraphraser Apollinaire. Car la République est le régime que défend l’immense majorité de nos concitoyens. Ce n’est pas un folklore, elle est une méthode d’organisation de la société et un principe qui doit guider la décision politique. Il est d’ailleurs assez cocasse, que ceux qui parlent d’ordre républicain à propos de gilets jaunes, de quartiers, de manifestants, de syndicats et autres se taisent lorsque l’extrême-droite, comme ce groupuscule nommé l’Action Française, crie « A bas la République ».
La République permet des institutions et, par conséquent, ce qui est commun. Nous nous prononcerons ce soir sur l’inventaire des équipements transférés, voilà un exemple de commun qui a un impact concret sur la vie quotidienne de nos concitoyens. Ce qui est commun, ce que nous partageons, n’est possible que dans le cadre de la commune et dans notre cas, de l’arrondissement. Celui-ci ne permet pas tout, bien sûr, surtout quand il faut pallier les carences de la politique nationale.
La politique nationale a bien un impact sur notre arrondissement. La gestion de la crise du COVID et les errements présidentiels en sont les exemples parfaits. Qu’il est cocasse de voir le volteface des partisans du Président quand celui-ci est forcé de se prononcer pour la levée des brevets des vaccins alors que la France avait voté contre à l’organisation mondiale du commerce. La cruauté du néo-libéralisme fait des ravages dans le monde contemporain. A l’heure où nous parlons, l’Inde brûle.
Pendant ce temps-là, l’Europe s’enlise. La Commission européenne n’a installé aucun rapport de force avec les grands laboratoires pharmaceutiques. Le résultat ? Ce sont nos concitoyens dans le 8ème arrondissement qui ont dû attendre pour avoir accès au vaccin. Encore une fois, c’est la commune et la Ville de Lyon qui, en installant des centres de vaccination, ont su améliorer la situation.
Comme le vaccinodrome de Gerland, il nous faut pallier les carences de la politique gouvernementale par ce que nous décidons localement, pour améliorer la vie quotidienne des habitantes et habitants du 8ème. Plus d’équipements transférés, donc plus de liberté de gestion, une politique plus égalitaire de logements sociaux, des dispositifs d’insertion, et j’en oublie, voilà nos actions concrètes pour améliorer, dans la mesure de nos capacités, la vie quotidienne.
Nous nous battons également pour l’emploi, notamment industriel. Oui, nous nous battons pour JST. Oui, nous maintenons l’activité industrielle. La majorité soutient l’industrie et l’artisanat. Il nous faut continuer à soutenir ceux qui créent, qui entreprennent, qui osent dans le 8ème. Il nous faut soutenir l’emploi, notamment par le biais de dispositifs d’insertion. Nous irons, dans ce cas, plus loin et ouvrirons ce type de dispositif pour inclure tous les jeunes garçons et jeunes filles formées et diplômées des quartiers durement touchés par le non-emploi.
Rallumer la République,
C’est considérer le quotidien comme le seul grand projet qui vaille, c’est réfléchir à la place des femmes dans la société et rééquilibrer les symboles. C’est questionner les communs, renforcer ce qui nous rassemble et refuser la haine.
Rallumer la République,
C’est construire le commun et remettre sans cesse en cause, ce que Lucien Herr, ce grand socialiste appelait : « les constructions politiques et sociales, qui servent les intérêts de quelques-uns ».
Je vous remercie de votre attention