Michèle LE DILY présente le dispositif expérimental “Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée”, implanté sur le quartier de Langlet-Santy.
Cette initiative qui semble prometteuse doit être suivie de près au regard des types d’emplois qu’elle pourrait générer et de l’accompagnement effectif (formation…) des chômeurs de longue durée.
Monsieur le maire,
Chers collègues,
Chers habitants du 8e arrondissement,
L’expérimentation Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée se veut être un « nouveau dispositif » qui permet l’insertion de chômeurs de longue durée, considérant dans l’absolu – et à raison – que personne n’est inemployable.
Dans un registre proche de cette idée, c’est aussi le pari que fait l’Institut Rousseau (laboratoire d’idées) avec sa campagne « Un emploi vert pour tous ».
L’idée de la garantie de l’emploi germe de toutes parts et beaucoup parmi les jeunes.
Lyon en commun se félicite donc que cette initiative TZC soit lancée sur le territoire de Langlet-Santy dans notre 8e arrondissement pour autant qu’elle réponde à nos attendus sociaux et écologiques car en effet, cette expérimentation peut être une amorce, parmi d’autres, de réponses-solutions à la bifurcation écologique à laquelle nous aspirons vivement, et représente un sujet tellement important à nos yeux que nous regrettons de ne pas avoir eu d’échanges de manière anticipée au sein de la majorité.
Nous souhaitons donc pouvoir suivre ce dossier de près avec la majorité.
Il existe déjà des expérimentations sur le territoire national dont nous avons eu quelques retours mitigés sur, entre autre, la façon dont les chômeurs de longue durée sont pris en charge, le nombre insuffisant d’heures réalisées, l’encadrement non prévu dans les textes et dans les financements, le non-accès à la formation, la non-représentation syndicale.
Par ailleurs, en principe, les activités proposées ne doivent pas être en concurrence avec des activités existantes. Les EBE (Entreprises à But d’Emploi) trouvent des activités si particulières qu’elles ne sont pas forcément pérennes sans aides et n’inscrivent pas les personnes accompagnées dans un réel processus d’autonomisation ni d’insertion professionnelle. Par ailleurs, il faudra veiller à ce que les chômeurs ne deviennent pas des salariés d’intérim à bas coût, employés pour quelques heures hebdomadaires, ce qui constituerait une forme de détournement des cotisations sociales.
Il ne s’agit donc certainement pas ici de condamner d’emblée cette initiative qui peut être prometteuse, mais de rester vigilants quant aux types d’emplois qu’elle pourrait générer. Réfléchir sur la création d’emplois qualifiés dans le secteur industriel nous apparaît pouvoir constituer une piste, vu que les filières industrielles – qui faisaient la richesse du 8e arrondissement – ont été réduites dans l’indifférence générale à une portion des plus congrues.
Conscients de la perfectibilité de ce dispositif, le groupe Lyon en commun votera néanmoins favorablement cette délibération.