Aurélie GRIES apporte son soutien à la population ukrainienne et aux Russes qui s’opposent à cette guerre.
Cette guerre montre qu’il est nécessaire et possible d’offrir un accueil responsable à des personnes fuyant des situations de violence.
Pourtant, nos dirigeants pratiquent de la discrimination, hostiles à l’accueil d’autres populations qui fuient également la guerre : Afghans, Syriens, Yéménites, Maliens…
La société française repose pourtant sur l’universalisme républicain : toutes les discriminations doivent être combattues.
Cette philosophie s’effondre aujourd’hui : l’hypocrisie et le racisme structurel rejaillissent avec cette solidarité envers les Ukrainiens. Force est de constater qu’il y a un tri des exilés.
Aurélie GRIES affirme ainsi que cette hiérarchisation des vies humaines érode notre pacte républicain et met en péril notre humanité.
Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, l’Ukraine est dans une situation de guerre.
Les récentes attaques militaires russes sur le sol ukrainien sont d’une violence inouïe, elles nous ont plongés dans l’effroi.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’agression de Vladimir Poutine et son gouvernement entièrement responsable de cette guerre, énième provocation vis-à-vis de l’Europe et de l’ordre mondial.
Nos pensées vont à la population ukrainienne qui subit les bombardements, les assauts et les velléités expansionnistes du gouvernement russe. Nous admirons son courage et exprimons notre solidarité.
Nous admirons également le courage de la population russe qui s’oppose à cette guerre.
C’est plus 14 700 personnes comme Marina Ovsyannikova, qui se sont fait arrêtées pour leur opposition. Ni le peuple ukrainien ni le peuple russe ne sont pour cette guerre.
Comme de nombreux Lyonnaises et Lyonnais, nous avons participé aux rassemblements spontanés, témoignages de soutien aux Ukrainiennes et Ukrainiens.
Nous saluons la Ville de Lyon qui a rapidement proposé des actions concrètes pour leur venir en aide, et la Métropole de Lyon pour avoir débloqué hier une subvention d’aide d’urgence à hauteur de 50.000 € destinée à l’association Alliance urgences qui regroupent 6 Organisations non gouvernementales: Action contre la faim, CARE, Handicap international, Médecins du Monde, Plan international et Solidarités international.
Les autorités françaises et les collectivités sont en train de réaliser ce que nombre d’entre nous tentent d’expliquer depuis longtemps : il est nécessaire et possible d’offrir un accueil responsable à des personnes fuyant des situations de violence. Ainsi, l’installation des personnes dans le pays de leur choix, l’accès facilité à la procédure d’asile, l’hébergement, le droit à l’emploi, la garantie par l’activation de la protection subsidiaire sont effectifs en France pour les ukrainiens et ukrainiennes.
Pour la première fois depuis sa création il y a 20 ans, l’Union européenne a décidé de déclencher la “protection temporaire” face à l’afflux des civils qui fuient les combats en Ukraine. Il s’agit d’un dispositif mis en place après la guerre en ex-Yougolsavie et destiné à gérer un flux massif de population, comme c’est le cas en ce moment.
Cet élan de solidarité est formidable. Quand on veut on peut. Il est clairement possible d’accueillir, d’accueillir rapidement, d’y mettre des moyens, de se coordonner entre pays, de s’appuyer sur les solidarités locales, citoyennes, d’ouvrir des couloirs sûrs de circulation pour les personnes exilées.
Pourtant, il y a de l’indécence dans cette solidarité, lorsqu’on sait toute l’hostilité dont nos mêmes dirigeants, nos mêmes collectivités et nos mêmes élus-es font preuve depuis si longtemps à l’égard des populations exilées, des populations afghanes, syriennes, yéménites, éthiopiennes, maliennes qui fuient pourtant également la guerre.
Notre société française repose sur l’universalisme républicain : toutes les discriminations, quelles qu’elles soient, doivent être combattues. C’est toute cette philosophie qui s’effondre aujourd’hui sous nos yeux. Notre hypocrisie et notre racisme structurels rejaillissent complètement avec cette solidarité envers les ukrainiennes et ukrainiens. Il y a bien un tri des exilés en fonction ces critères et nous le justifions par notre sentiment de proximité.
Cet accueil bienvenu des populations ukrainiennes pose donc par contraste, la question du caractère raciste de la politique migratoire européenne, de sa déclinaison française et du tri qui en résulte.
Cette hiérarchisation des vies humaines selon leur couleur de peau ou leur culture, érodent notre pacte républicain, elle met en péril notre humanité. Et c’est pour cela que je souhaitais ré-appuyer ici un principe fort : conformément au droit international et aux principes fondamentaux de la République universaliste, la France, notre région, notre métropole, notre ville doit proposer un accueil, dans des conditions humaines, sociales et sanitaires dignes, pour toutes les personnes présentes sur son sol, sans différence de couleur de peau ou de nationalité.