La mission France Médecins du Monde existe et défend un système de santé solidaire, afin de permettre l’accès effectif aux soins pour toutes et tous depuis 35 ans. 35 ans plus tard, de nombreuses personnes n’ont toujours pas accès aux soins.
Aussi, Aurélie GRIES plaide-t-elle pour le développement de centres de santé communautaires, centres médicaux pluridisciplinaires qui associent les habitant·e·s à la vie des lieux.
Elle affirme le rôle de la ville, idéalement placée pour agir sur la santé, étant le lieu d’articulation de toutes les politiques thématiques qui sont autant de « déterminants » de la santé.
35 ans que la mission France Médecins du Monde existe et défend un système de santé solidaire, afin de permettre l’accès effectif aux soins pour toutes et tous en France. Alors que le premier centre de soins gratuits en 1986 ne devait rester ouvert que 6 mois, 35 ans plus tard, en France et à Lyon, de nombreuses personnes n’ont pas accès aux soins, qui est pourtant un droit fondamental et un droit vecteur de justice sociale. Depuis une dizaine d’années, petit à petit, l’accès aux soins est devenu problématique pour un nombre de plus en plus important de personnes et non plus seulement pour les minorités discriminées et stigmatisées, telles que les usagers usagères de drogues, les travailleurs travailleuses du sexe ou les exilé-es.
Le système de soins s’est détérioré d’année en année, avec la fermeture de services dans les hôpitaux de proximité, ce qui a rendu l’accès aux soins de plus en plus difficile pour un nombre croissant de personnes. Les plans d’économie successifs, associés à des fermetures massives de lits – plus de cent mille en vingt ans–, mettent l’hôpital sous tension, avec un fonctionnement dégradé, malgré la grosse énergie déployée par les professionnel-les de santé. Les prises en charge à l’hôpital public sont donc de plus en plus compliquées. Les délais de rendez-vous deviennent scandaleusement longs. L’aide médicale d’Etat et la protection maladie pour les demandeurs d’asile sont régulièrement attaquées.
La santé n’est pas réductible à la médecine. Les inégalités sociales, le taux de pauvreté, la précarité, les conditions de travail, le système éducatif, les conditions d’alimentation ou la qualité du lien social influent de façon déterminante sur l’état de santé.
Participer à l’opération Colombes de Médecins du Monde est une action de soutien symbolique. Nous sommes bien d’accord avec cela. Et le symbole est important, puisque cette fresque se situe sur la future Maison du lien. Cette maison qui sera un lieu qui ne se contentera pas d’être simplement un lieu de distribution alimentaire mais aussi un lieu d’accueil, d’écoute et de soutien.
Face à la pandémie, à ce qu’elle a révélé de nos sociétés et à son impact sur les populations les plus vulnérables, une approche communautaire en santé nous apparaît, élu·e·s Lyon en commun, plus pertinente que jamais, approche également promue par Médecins du Monde. La ville est idéalement placée pour agir sur la santé, étant le lieu d’articulation de toutes les politiques thématiques qui sont autant de « déterminants » de la santé. La ville est donc légitime à agir et capable de s’autosaisir.
Les élu·e·s Lyon en commun réappuient ainsi ici la nécessité d’implanter des centres de santé communautaires dans les arrondissements à l’instar de celui qui existe à Vaulx-en-Velin par exemple.