7 mesures pour lutte contre la précarité étudiante

Lors du groupe de travail sur la précarité étudiante à la Ville de Lyon, Nouria MAHMOUDI, conseillère du 3e arrondissement à la Jeunesse et vie étudiante, présente 7 mesures pour lutter contre la précarité étudiante :

↘ La régularisation des étudiant·e·s sans droit ni titre
↘ La gratuité totale des TCL pour les étudiant·e·s lyonnais·es précaires
↘ La Ville et la Métropole de Lyon, coordinatrices de l’information étudiante
↘ Les mairies d’arrondissement, nouvelles portes d’entrée de l’information étudiante
↘ La pérennisation de certaines aides d’urgence
↘ Des actions renforcées pour l’insertion professionnelle
↘ Une mobilisation forte du foncier pour le logement étudiant et les dispositifs d’urgence

Ces propositions sont le fruit d’un travail collégial avec Mathieu AZCUE, adjoint à la Vie étudiante du 8e, et Adrien DRIOLI, conseiller à la Jeunesse du 9e.

👉 voir la vidéo

Le mal logement, le sans-abrisme… Les difficultés d’accès aux soins, la perte de revenus, l’isolement, les conduites à risques pour subvenir à ses besoins primaires ou pour fuir une dure réalité…
Perte de repères et de toute confiance en l’avenir…
L’état des lieux est alarmant. La crise sanitaire que nous traversons depuis 1 an vient mettre sous les projecteurs une réalité qui ne fait que s’aggraver depuis près de dix ans. La crise du Covid agissant comme un effet loupe, elle met en lumière la fragilité pécuniaire, professionnelle avec laquelle nos étudiants se débattent.

Si la pandémie a permis la mobilisation en masse de différents acteurs… Des associations étudiantes tout d’abord, des collectifs d’habitants, des Universités, du CROUS, de l’État, de la Métropole, de notre Ville.
Si la pandémie a permis une forte mobilisation pour répondre :
À l’urgence alimentaire grâce au système de collectes et de distributions ;
À la détresse psychologique, grâce à l’augmentation et à la visibilité des lieux d’écoute et de suivi psychologique existants ;
À la possibilité de se déplacer pour les étudiants les plus précaires grâce à la mise en place du Tarif Solidaire.
La gestion des dédites pour les jeunes logés en résidence étudiante du CROUS.

Il n’en reste pas moins que nous devons tirer la leçon de cette expérience.  Aller bien plus loin… Nous devons dépasser ces mesures d’urgence conjoncturelles et travailler à pérenniser certaines actions qui ont plus que démontré leur utilité.
Enfin, il nous faut co-construire une politique volontariste en matière d’accueil, d’accessibilité et d’insertion dans notre cité de demain.


Le groupe LYEC propose deux mesures urgentes et réalisables rapidement.

La première concerne les étudiants les plus durement touchés par la crise : les étudiants actuellement sans droits ni titres qui représentent 2 à 3% des effectifs et qui -du fait de leur situation – n’ont plus accès aux dispositifs d’aide de droit commun.
Pour ces étudiants, nous demandons la régularisation de leur situation administrative et demandons à Mr Doucet, Maire de Lyon, d’interpeler le préfet au plus vite sur la situation singulière de ces étudiants.

La seconde, concerne l’ensemble des étudiants lyonnais bénéficiant à ce jour du tarif TCL solidaire.
A l’heure actuelle, les étudiants boursiers payent un abonnement à 10E. Pour aider ces jeunes, nous demandons que la Ville de Lyon prenne à sa charge ces 10 euros pour la période de janvier à juin de cette année et reconduise cette mesure, si la crise sanitaire devait se poursuivre à la rentrée prochaine.

Les constats réalisés viennent nous éclairer sur le manque de lisibilité des dispositifs existants, des structures de proximité pouvant répondre à leurs besoins. Comment se saisir d’une aide si l’on ignore même son existence ? Vers quel service public de proximité se diriger ?

Le groupe LYEC propose deux mesures à court terme visant :
À décloisonner progressivement les services jeunesses et vie étudiante de la Ville et de la Métropole dans le but de travailler à une meilleur lisibilité des dispositifs existants en direction de ces publics, dans le but in fine de permettre une meilleur information pour lutter efficacement sur le non-recours aux droits par méconnaissance des possibles.
A penser les mairies d’arrondissement comme de nouvelles portes d’entrée de l’information étudiante. En effet, ces dernières ont un rôle à jouer considérable dans cet accès au droit, elles constituent la première porte à franchir, celle à proximité… Aussi, il s’agira de donner aux agents d’accueil les moyens et l’information nécessaire à la réalisation à cette mission d’orientation. De la même manière, il serait souhaitable que chaque mairie d’arrondissement puisse enrichir son site d’internet d’un onglet dédié à la vie étudiante de son territoire.

Enfin, dans l’optique de mettre en œuvre une politique volontariste en faveur des étudiants et de lutter durablement contre la précarité ; Le groupe LYEC propose 3 mesures à moyen et long terme, à savoir

La pérennisation de certaines aides d’urgence telles que les collectes et distributions de denrées alimentaires et de produits de 1ère nécessité, d’encourager le développement d’épiceries sociales et de soutenir via le subventionnement un réel accompagnement social et éducatif pour les étudiants les plus en difficulté sur le plan social et psychologique.

Nous demandons une mobilisation accrue en direction de l’insertion professionnelle des jeunes et des étudiants au sein de nos institutions, en travaillant à une gestion prévisionnelle des emplois, jobs et stages possibles à leurs proposer. Nous souhaitons également que Mme Augey, adjointe à l’emploi et à l’économie de la Ville, puisse être ambassadrice de l’emploi des jeunes auprès des réseaux de professionnels qu’elle côtoie dans le cadre de ses fonctions.

Enfin, dans l’optique d’une politique d’accueil des étudiants – à des tarifs abordables-, nous demandons une mobilisation forte du foncier pour la construction de logement étudiant via le Crous et le développement des services d’hébergement d’urgence, -lesquels peuvent être utilisés en dernier recours par les étudiants – mais qui sont insuffisants et saturés.
La Ville comme la Métropole doivent à ce titre flécher du foncier sur des projets de renouvellement urbain tels que le projet Part-Dieu et la tour du Circ dans le 8ème arrondissement. Opportunités à saisir pour inciter la production de logements étudiants dans les futures opérations immobilières.

La situation des étudiant·e·s est l’affaire de tous, ils·elles sont l’avenir de notre Ville.
Aussi nous vous remercions, Chloé VIDAL, adjointe au Maire de Lyon déléguée à la Vie étudiante, de mener collégialement une réflexion sur la problématique de la précarité de cette population. Les élu·e·s du groupe Lyon en Commun sont mobilisé·e·s et se tiennent à disposition pour travailler plus avant sur un plan d’actions de la Ville et de la Métropole de Lyon.