David SOUVESTRE, conseiller délégué à la Vie associative, éducation populaire, santé, santé environnementale et co-président de Lyon en Commun, intervient pour soutenir les parents d’élèves de l’école Levi Strauss et rappeler l’engagement des élu·e·s de Lyon en Commun pour maintenir cette école. Il décline plusieurs propositions pour sauver cette école et demande à la Mairie centrale de mener une large concertation. Ce début d’année n’est surtout pas le temps du renoncement mais bien celui des propositions.
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Merci Madame la Maire, Cher·e·s collègues,
Comme le veut la tradition, la première intervention pour cette nouvelle année est l’occasion d’émettre des vœux, des souhaits et des bonnes résolutions.
Aussi mes vœux pour 2021, Madame la Maire, mes chers collègues, seront-ils destinés à l’école Lévi Strauss !
Nous pensons qu’il est essentiel d’évoquer ce sujet lors de ce premier conseil d’arrondissement de l’année, avant toute prise de décision hâtive et irrévocable de la part de notre exécutif municipal.
Nous avons bien entendu le Maire de Lyon dire qu’aucune décision n’était encore prise à ce jour.
Il est donc encore temps.
Madame la Maire, mes cher·e·s collègues, notre majorité s’accorde sur un même constat.
L’école Lévi-Strauss est une victime collatérale de la flambée des prix au mètre carré sur notre ville, en particulier dans les quartiers centraux, qui contraint les familles à vivre dans des appartements de petites superficies ou les chasse en périphérie de la métropole.
Elle est aussi une victime collatérale d’années de construction, d’une ville toujours plus minérale, avec des ilôts de chaleur, de véritables étouffoirs.
Cette situation n’est pas née du hasard mais a été le fruit d’une politique urbaine appliquée sur Lyon et que nous avons combattue, dès 2014, avec des effets sur notre arrondissement :
– l’ex Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts n’a pu être vendue par l’ancien exécutif municipal,
– la parcelle du Bon Pasteur n’a pu été bétonnée,
– la salle Rameau ne s’est pas transformée en lofts,
– la Halle de la Martinière n’a pas été vendue aux groupes de la grande distribution alimentaire
Et enfin, l’école Lévi Strauss n’a pas été fermée grâce à un combat commun, réunissant mairies d’arrondissements et parents d’élèves.
Nous tenons d’ailleurs à saluer l’engagement de Fatima Berrached, dans ce combat, déjà à l’époque.
Entre temps, la pandémie de la Covid 19 a déclenché une crise sanitaire.
Pendant le premier confinement du printemps 2020, des familles ont mesuré le manque d’espace extérieur, de nature en ville et elles ont fait le choix de quitter la Presqu’Ile.
Bien évidemment, le mouvement était déjà en route pour les raisons que j’indiquais précédemment.
Mais nous pouvons aussi affirmer que la crise de la Covid 19 a été un accélérateur de l’exode qui touche, notamment la Presqu’Ile.
Ces départs accélérés de familles du centre-ville ont eu un effet de baisse corollaire des effectifs dans les écoles de l’arrondissement.
Aujourd’hui, le Rectorat de Lyon menace donc de fermer certaines classes, sauf si nous redéployons les effectifs de l’école Lévi-Strauss !
Pour rappel, cette école fait depuis plusieurs années l’objet d’un sabotage en règle par l’ancienne majorité.
D’abord, la fermeture de l’école élémentaire en 2016.
Ensuite, le changement unilatéral et sans concertation du périmètre scolaire.
Quant à l’absence de communication de la Ville sur le maintien de l’école Lévi-Strauss au printemps 2019 et la réorientation automatique des parents d’élèves vers d’autres écoles, lors de la pré-inscription informatique de leur enfant, ont fait perdre à l’école plusieurs nouvelles inscriptions.
Cette stratégie municipale fût d’une très grande malhonnêteté que nous dénonçons.
Aujourd’hui, nous estimons que les familles du 1er arrondissement n’ont déjà que trop payé le cynisme de cette politique.
C’est pourquoi, les élu·e·s de Lyon en Commun, engagé·e·s au sein de la majorité pour une ville mixte et durable, pour une ville à hauteur des enfants, réaffirment avec force leur soutien aux parents d’élèves et réclament le maintien de l’Ecole Lévi-Strauss !
La fermeture de cette école constituerait en effet un mauvais signal pour les habitantes et habitants de notre arrondissement.
Elle signifierait :
➢qu’un service scolaire public n’est pas essentiel.
➢que les familles ne sont pas prioritaires.
➢que les enfants sont considérés comme des variables d’ajustement.
C’est aussi dans sa localisation géographique que le maintien de cette école nous semble essentiel.
Son emplacement fait sens.
L’école Lévi Strauss est la dernière école publique existante entre les Jacobins et les pentes de la Croix-Rousse.
Elle y est le dernier service public de proximité de l’Education nationale.
Sans cette école, les familles, notamment à revenus modestes, ne s’installeront plus dans cette partie de l’arrondissement.
La fermeture de l’école participerait ainsi à la poursuite de la détérioration sociale du quartier et de l’arrondissement, ce que nous refusons.
Aussi, les élu·e·s de Lyon en Commun font 4 propositions pour maintenir l’école maternelle Lévi Strauss :
Proposition 1 : l’école accueille les élèves du secteur ainsi que des activités et des ateliers artistiques (type arts et langage) ouverts à tous les élèves de maternelle de Lyon. Une école publique créative.
Proposition 2 : l’école accueille les élèves du secteur, ainsi que des élèves connaissant des troubles de l’apprentissage. Ce qui pourrait éviter que certaines familles se tournent vers des établissements privés parfois plus adaptés ou des instituts spécialisés. Une école publique inclusive.
Proposition 3 : l’école est rattachée au groupe scolaire Doisneau. Les élèves et professeurs de Doisneau ont ainsi plus d’espace en utilisant les salles de Lévi Strauss. Les élèves et professeurs de Lévi Strauss rejoignent un projet éducatif et une communauté éducative plus larges. Une école publique confortable et mixte.
Proposition 4 : l’école accueille des enfants dès 2 ans, avec une expérimentation dans notre arrondissement, en fonction des besoins. Une école publique, passerelle entre petite-enfance et enfance.
Sur la base de ces propositions, Madame la Maire, nous souhaitons que la Mairie centrale organise une concertation avec toutes les parties prenantes : parents, enseignants, personnels de la ville, élus des deux arrondissements concernés, éducation nationale et fédérations de parents d’élèves.
Nous voulons associer à cette concertation le conseil de quartier Bas des pentes/Presqu’île, le conseil territorial, le comité d’intérêt local Presqu’île et les associations de commerçants.
Nous souhaitons aussi que la Mairie centrale publie toutes les données utiles à la réflexion, dont les projections des évolutions du périmètre scolaire, pour permettre une participation éclairée des parties prenantes.
Nous avons ainsi l’intime conviction que nous trouverons ensemble une solution pour l’école Lévi Strauss.
Mes cher.e.s collègues, comme je le disais en introduction, la nouvelle année est l’occasion d’émettre des vœux et des bonnes résolutions.
Pour l’école Lévi Strauss, nous émettons donc le vœu d’un moratoire sur le projet de fermeture de l’école, le temps de la concertation et le temps que les effets positifs de nos politiques éducatives et urbaines se fassent ressentir.
Côté résolutions, nous appelons à ce que notre mairie d’arrondissement s’inscrive dans cette longue tradition de gauche de défense de l’école publique et soit combative face à la vision purement comptable et managériale de l’Education nationale.
Madame la Maire, mes chers collègues, ce début d’année n’est surtout pas le temps du renoncement mais bien celui des propositions.