Alexandre CHEVALIER salue la mobilisation de la Ville de Lyon, des multiples associations et des habitant·e·s qui sont venus en aide aux jeunes exilés qui “logeaient” dans un campement au square Ferrié dans le 4e arrondissement.
Cette situation a perduré pendant plus d’un mois, jusqu’à ce que la Ville de Lyon prenne en charge une partie de ces jeunes. Leur mise à l’abri ne relève pourtant pas des compétences de la municipalité, mais face à l’aggravation de la situation et en l’absence d’action de la Métropole et de l’Etat, des solutions rapides ont été trouvées : 11 jeunes ont été placés dans la résidence autonomie Marius Bertrand, dans le 4e, tandis que 26 jeunes ont été installés dans deux appartements dans le 3e, et ce pour 3 mois.
Alexandre CHEVALIER est en revanche déçu de l’inaction de la Métropole et de l’État qui ne respectent pas les droits fondamentaux de l’enfant. Il appelle à ce que des deux institutions assurent et assument pleinement leur rôle en matière d’accueil et de gestion des jeunes en situation d’exil.
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Fin mai, près d’une cinquantaine de jeunes exilés, déboutés de leur demande initiale de reconnaissance en minorité, “logeaient”, si l’on peut dire, dans un campement de fortune, square Gustave Auguste Ferrié dans le 4e arrondissement, tandis que d’autres plus “chanceux”, entre guillemets, étaient hébergés chez des habitant·e·s volontaires.
Leur situation coïncidait avec la fin de la prise en charge inconditionnelle des Mineurs Non Accompagnés, mise en place d’octobre 2020 à mai 2021 par la Métropole, qui a soudainement décidé de ne plus s’en occuper. Cette prise en charge inconditionnelle, dispositif unique en France, ainsi que La Station, constituaient pourtant un geste fort et une avancée significative en matière d’accueil des jeunes en situation d’exil.
C’est grâce à la mobilisation de l’AMIE (Accompagnements Mineurs Isolés Étrangers), du collectif Soutien Migrants Croix-Rousse, de multiples associations et d’habitant·e·s, que les jeunes du square Ferrié n’ont pas totalement été laissés seuls “dans la nature”, sans assistance : apport de nourriture, de tentes, de vêtements…
Et bien sûr à la Ville de Lyon. Elle a facilité l’accès aux toilettes et à l’eau. En partenariat avec le restaurant social municipal, le Secours Populaire a distribué des repas chauds. Les douches du stade Grégory Coupet ont été mises à disposition.
Bref, pendant que la Métropole et l’État se renvoyaient la balle, ce sont la Ville, des associations, des citoyennes et citoyens qui ont pallié leurs manquements !
Cette situation a perduré pendant plus d’un mois. Jusqu’à ce que la Ville de Lyon prenne encore une fois en charge une partie de ces jeunes.
Alors même que leur mise à l’abri ne relevait pas sa compétence, la municipalité a proposé des solutions d’hébergement temporaire, face à l’aggravation de la situation –l’augmentation du nombre de jeunes sur site– et en l’absence d’action de la Métropole et l’État malgré 2 réunions.
Ainsi 11 jeunes dont 5 filles ont été placés dans la résidence autonomie Marius Bertrand, dans le 4e, tandis que 26 jeunes ont été installés dans deux appartements dans le 3e, et ce pour 3 mois.
Nous nous félicitons de cette intervention et tenons à saluer tout particulièrement l’investissement de Sandrine RUNEL et des agents du CCAS qui ont œuvré pour une résolution rapide de cet intolérable état de fait.
Et nous sommes déçus du comportement de la Métropole et de l’État. Pourquoi ?
Parce que la Métropole a adhéré à l’ANVITA et communique sur le fait qu’elle est un “territoire accueillant et hospitalier”.
Parce que la Métropole, l’État et la Ville doivent prochainement signer une convention pour la résorption du sans-abrisme. Nous l’avons d’ailleurs approuvée lors du dernier Conseil municipal.
Parce que des conventions, des lois et des décrets existent !
Les droits de l’enfant s’appliquent en effet à tous les enfants présents sur le sol français. De plus, plusieurs principes légaux régissent les droits de mineurs en situation d’exil :
– le principe de présomption de minorité
– l’évaluation doit se dérouler pendant au moins cinq jours, délai pouvant être allongé le temps de recevoir les papiers nécessaires du pays d’origine
– l’entretien d’évaluation doit être réalisé avec au moins deux professionnels, ayant reçu une formation adaptée, dont le contenu et la durée sont spécifiées par un arrêté de 2019
– l’interprétariat doit être de qualité.
Or plusieurs jeunes ont témoigné qu’ils n’ont pas été mis à l’abri durant 5 jours mais évalués dans les premières 24 heures de mise à l’abri et remis aussitôt à la rue. En outre, les conditions d’interprétariat laissaient à désirer.
Par ailleurs, nous nous étonnons de d’observer, sur la Métropole, la baisse continue de la proportion des enfants reconnus mineurs en première évaluation : -10 % en 2019, -20 % en 2020.
Il semblerait que pour le 1er trimestre 2021 seuls 16 % d’enfants soient reconnus mineurs lors de la première évaluation. Les 84 % restant sont déclarés majeurs et entament, pour la plupart, une procédure en reconnaissance de minorité. Et, en fin de procédure 80 % d’entre eux sont reconnus mineurs.
Il semble assez flagrant qu’il existe un problème dans le parcours de première évaluation, qui engendre d’ailleurs des squats comme celui du square Ferrié à la Croix-Rousse.
Aussi, devons pousser collectivement à ce que la Métropole et l’État assurent et assument pleinement leur rôle en matière d’accueil et de gestion des jeunes en situation d’exil. La Ville n’a pas à jouer le rôle de pompier ! Même si en l’occurrence, nous saluons encore une fois l’intervention de notre collectivité, sans quoi les jeunes du square Ferrié seraient toujours à la rue.