Monsieur Alexandre Chevalier et Madame Nathalie Perrin-Gilbert ont pris la parole successivement au nom du groupe Lyon en commun.
Alexandre CHEVALIER
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élu·es, chers collègues,
En ce début de conseil municipal, je tiens, au nom de notre groupe, à vous adresser nos vœux les plus sincères pour cette année 2025. Des vœux que j’adresse également aux agents municipaux, dont l’engagement continu permet de concrétiser nos ambitions politiques ; et bien sûr à l’ensemble des citoyens de Lyon.
Que cette année soit porteuse d’espoir, de solidarité et de résilience après une année 2024 marquée par une dangereuse instabilité.
Nous le savons, c’est une chose de formuler des vœux, c’en est une autre de s’engager à tout faire pour changer ce qui doit l’être.
Aujourd’hui, je tiens donc à réaffirmer les priorités qui nous animent, dans le contexte budgétaire difficile que vous connaissez. Car les restrictions imposées par l’Etat auxquelles nous nous préparons, mettent sous pression les finances de notre ville et risquent de limiter notre capacité à agir dans de nombreux domaines.
Nous devons donc agir avec la plus grande prudence pour ne pas renoncer à nos ambitions pour Lyon et tenir le cap de nos engagements : une ville pour toutes et tous, où les valeurs de justice sociale et d’égal accès aux droits prédominent. Une ville où chacun et chacune doit pouvoir vivre dignement, construire des projets pour se réaliser et trouver sa place.
Les défis à relever sont nombreux. Et les souffrances que nous constatons à travers le monde et dans notre ville nous rappellent l’urgence de nous engager avec lucidité et détermination, encore plus en cette période hivernale où les plus fragiles sont particulièrement exposés, pour ne laisser personne au bord du chemin.
Nous sommes à un tournant et l’heure des choix politiques a sonné. Nous devons donc être très clairs sur les objectifs prioritaires que nous défendrons ces prochains mois: quels services voulons-nous maintenir et renforcer ? Quelle vision de la ville voulons-nous défendre ? Où porterons nos efforts pour continuer à avancer dans un contexte de contraintes budgétaires annoncées, dont les contours restent encore à préciser.
Pour Lyon en Commun, le cap est clair : c’est la justice sociale et l’égal accès aux droits qui doivent prédominer. Nous n’avons jamais dévié de notre ligne et continuons à œuvrer pour la défense des biens communs et la préservation des services publics, qui représentent un filet de sécurité indispensable pour les plus vulnérables.
Nous nous réjouissons à ce titre, de savoir que trois beaux projets qui s’inscrivent pleinement dans cette ligne vont se concrétiser cette année :
– L’inauguration du Spot senior tout d’abord, dans le 1er arrondissement, qui va redonner vie à l’école Lévi-Strauss. Savoir que cet espace sera un lieu ressource pour nos aînés, un lieu de vie, d’entraide et de solidarité intergénérationnelle est une grande satisfaction.
– Nous assisterons également au premier conseil municipal des enfants à l’échelle de la ville de Lyon. Ils existent déjà dans les arrondissements, et c’est une belle réussite. Car on voit bien que lorsqu’on donne la parole aux plus jeunes et qu’on les inclue dans les décisions qui les concernent, ils s’impliquent et nous aident à voir le monde un peu différemment.
– Enfin, un dernier projet, qui sortira de terre cette année et dont nous pouvons être fiers, c’est la Maison de la diversité, portée par l’association des Audacieux et des audacieuses, Une maison inclusive et participative pour les seniors LGBTQI+ isolés mais autonomes. Nous devrions l’inaugurer à l’automne prochain, et elle marquera une avancée significative pour l’égalité des droits, l’inclusivité, la liberté. Elle sera aussi un élément de mixité sociale, sur laquelle nous devons accentuer nos efforts pour ne surtout pas laisser les divisions et les inégalités se creuser dans notre ville. Ce sont elles qui alimentent la peur, la défiance et le repli sur soi.
Alors que nous votons aujourd’hui une délibération sur la modification des périmètres scolaires, nous tenons à rappeler l’importance cruciale de cette affectation des élèves pour garantir cette mixité sociale et construire une société juste et inclusive qui porte son regard loin vers l’avenir.
La baisse des effectifs scolaires dans certains quartiers est un signal qui ne nous échappe pas. Elle reflète une autre réalité : la difficulté croissante d’accès au logement pour de nombreuses familles, notamment en centre-ville. Nous devons donc poursuivre notre engagement à garantir des logements abordables, accessibles aux familles partout dans notre ville, afin qu’elles puissent s’y installer, s’y épanouir, et y faire grandir des enfants d’horizons divers qui s’enrichiront de leurs différences.
La ville à hauteur d’enfant, à laquelle notre collègue Tristan Debray travaille activement et que nous félicitons, là aussi, pour son action, favorise, notamment, la mixité et les rencontres aux abords des écoles. C’est une grande réussite de notre mandat.
Elle le sera d’autant plus si elle continue à favoriser les interactions entre tous les publics, quels que soient leurs origines et leur milieu. C’est un gage essentiel pour construire un avenir commun …. Tout comme les actions que nous devons poursuivre pour nous adapter au dérèglement climatique.
Je pense notamment à la rénovation du bâti qui nous permet de réduire l’impact environnemental de notre ville, tout en maintenant le cap de la justice sociale. On le sait, les ménages les plus modestes sont les premières victimes de logements mal isolés et donc énergivores. Nous ne devons donc surtout pas faiblir dans ce domaine pour répondre à la fois à la fois à l’urgence climatique et à la nécessité sociale.
Nous espérons que ces enjeux cruciaux pourront être au cœur de nos débats et de nos décisions dans les mois à venir. Nous y veillerons avec la même exigence et la même constance qui nous animent depuis le début de notre mandat.
Alors que nous abordons la dernière phase de ce mandat, nous tenons enfin à réaffirmer ici notre conception de la responsabilité politique. Car être élu, c’est avant tout être redevable devant les citoyens, leur rendre des comptes sur les choix qui sont faits, sur les orientations prises et sur les décisions adoptées.
Cette responsabilité implique la transparence et l’usage rigoureux des institutions au service exclusif de l’intérêt général. C’est ce que nous faisons ici, en débattant de choix politiques qui concernent chaque Lyonnaise et chaque Lyonnais.
Les sujets sont complexes, et nous avons le devoir de rendre intelligibles nos positions. De rester libres d’argumenter, de débattre et de confronter nos opinions afin de donner les clés de compréhension de ce qui se joue dans nos décisions.
C’est à cette condition, que les citoyens et les citoyennes pourront prendre part au débat et faire vivre cette démocratie participative que nous souhaiterions tous voir plus vivante. Afin de construire Lyon ensemble. En commun. Eh oui, ce n’est pas uniquement le nom de notre groupe politique. C’est une véritable ambition pour notre ville
Nathalie PERRIN-GILBERT
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, je me joins aux propos de notre co-président de groupe, Alexandre Chevalier, et vous adresse mes vœux les meilleurs pour cette nouvelle année. Mes vœux vont également et sincèrement à tous les agents et agentes de la Ville de Lyon. Au nom du groupe Lyon en Commun je les remercie pour leur engagement quotidien au service des Lyonnaises et des Lyonnais.
Mes chers collègues, nous souhaiter comme il se doit, et dans la convivialité, une belle et heureuse année ne doit pas pour autant nous rendre insensibles ni inattentifs aux tensions palpables dans notre ville.
Il ne fait nul doute que cette tension est alimentée par le flot ininterrompu des nouvelles d’un monde qui ne cesse de gronder sous les provocations et les exactions de ses dirigeants, sous les bombes et les conflits armés, sous les injustices sociales, économiques et climatiques. Le monde gronde également au sens propre et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes n’épargne aucune région du globe.
Le monde gronde et l’Europe n’est de fait pas épargnée. Une Europe politique qui doit sortir de sa sidération si elle veut défendre ses Etats démocratiques : que ce soit face à l’intrusion agressive d’Elon Musk et son soutien aux mouvances et partis d’extrême droite comme actuellement en Allemagne à l’occasion de la campagne parlementaire, ou que ce soit face aux volontés impérialistes de Vladimir Poutine accompagné de partis et gouvernants pro-russes sur le flanc Est de notre Continent.
Personne ne vit totalement hors du monde et il est dur d’échapper à l’information continue et souvent non hiérarchisée quand bien même, parfois, nous voudrions nous en extraire pour nous protéger.
Personne ne vit totalement non plus en dehors des débats qui agitent notre pays depuis les résultats des dernières élections européennes et ce qui restera comme le soir de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron alors que l’Extrême droite était aux portes du pouvoir.
Les annonces d’un déficit budgétaire plus important que prévu, l’instabilité gouvernementale et la difficulté à trouver la voie d’un budget pour 2025 sont des facteurs de paralysie pour notre pays. Pourtant nous devons trouver cette voie même provisoire, il en va de la responsabilité du Premier Ministre et de son gouvernement, il en va aussi de celle de tous les élus parlementaires.
Nos politiques publiques qu’elles concernent l’Education, l’Université, la Santé, la Solidarité et la Protection Sociale, l’Emploi, la Vieillesse, la Sécurité, le Logement, la Culture, le Sport, les Transports, et j’en passe, ont besoin d’un budget de fonctionnement. Nos communes, nos départements, nos régions en ont besoin aussi. Nous ne manquerons pas de le souligner tout à l’heure, lors du débat d’orientation budgétaire.
Un débat d’orientation budgétaire qui nous replace à l’échelle de notre ville et de notre responsabilité directe. Notre responsabilité directe consiste à répondre aux besoins des Lyonnaises et des Lyonnais en matière de logement, d’éducation, de commerces, de culture, de grand âge, de vie associative et sportive, de petite enfance, de propreté et de sécurité aussi qui ne doivent pas être des sujets tabous ni ignorés. Notre responsabilité consiste à entretenir notre patrimoine bâti, à faire vivre notre histoire sociale et humaniste, à protéger notre air, notre eau, nos communs essentiels. Pour mener à bien ces compétences et responsabilités, nous avons besoin de construire un budget clair qui traduit des choix de politique publique clairs, avec de véritables orientations et priorités assumées et portées.
C’est en faisant face à nos responsabilités directes que nous apaiserons les tensions que je disais palpables dans notre ville. Nous apaiserons ces tensions également en nous écoutant, en privilégiant le dialogue et en acceptant les points de vue et les sensibilités différentes dans cette assemblée.
Nous avons besoin d’écouter, aussi et surtout, les habitantes et les habitants ainsi que les différents acteurs de la ville : de l’écoute, du respect et de la sincérité plus que de campagnes de communication successives.
Nous avons besoin de rassembler, de réunir, de tisser des liens entre les Lyonnaises et les Lyonnais quels que soient leur classe sociale, leur opinion ou leur appartenance à tel ou tel arrondissement.
Les élus du groupe Lyon en Commun réitèrent ici leur engagement en ce sens pour notre ville. Car nous sommes un groupe avant tout citoyen, dont le seul parti est finalement, et avant tout, celui des Lyonnaises et des Lyonnais, celui de Lyon.
Je vous remercie de votre attention.