Laurent BOSETTI salue l’engagement de la ville en faveur du logement abordable avec un objectif de 25% de logements sociaux à 5 ans, l’encadrement des loyers ou encore le développement du bail réel solidaire. Alors que la fédération des professionnels de l’immobilier du Rhône évoque une progression de presque 4% des prix lyonnais sur les 12 derniers mois, l’exécutif doit agir.
C’est le sens des délibérations soumises au vote : taxer davantage les résidences secondaires, être incitatif pour l’acquisition d’un bail réel solidaire ou encore proposer une exonération de taxe foncière plus importante pour les ménages qui deviennent propriétaires avec un prêt aidé de l’Etat. Il appelle ainsi à approuver ces délibérations relatives à la fiscalité et à renforcer la règlementation sur les meublés touristiques pour lutter contre la “airbnbisation” de Lyon.
Notre majorité s’est engagée avec force pour le logement abordable à travers l’objectif de 25% de logements sociaux à 5 ans, l’encadrement des loyers ou encore le développement du bail réel solidaire. Malheureusement, ce plan d’actions ne saurait suffire à court terme à enrayer la hausse continue des prix de l’immobilier observée dans les grandes métropoles. Merci à ceux qui ont alimenté la compétition des territoires pendant près de 20 ans et qui ont créé le problème plus qu’ils ne l’ont résolu. La fameux camp de « l’innovation »…
Dans sa communication du 1er juillet, la fédération des professionnels de l’immobilier du Rhône évoque une progression de presque 4% des prix lyonnais sur les 12 derniers mois. C’est une très mauvaise nouvelle pour les classes moyennes qui souhaiteraient s’installer à Lyon ; c’est en revanche une très belle opération pour les investisseurs ou pour ceux qui étaient déjà propriétaires. Contrairement à l’envolée du panier d’abricots, qui ne réjouit personne, l’envolée des prix de l’immobilier est une rente pour certains… quand d’autres devront mécaniquement quitter la ville, ou renoncer à la rejoindre.
Le 29 juin dernier, la Fondation Abbé Pierre a publié un rapport avec l’université Lyon II et l’Alpil. Les chiffres sont alarmants : en 10 ans, les prix à l’achat dans notre métropole ont augmenté d’environ 30 % quand le revenu médian, lui, n’a augmenté que de 17 %. Les loyers des ménages locataires ont augmenté de 21 % dans le parc privé, en moyenne, entre 2007 et 2020. Pour les ménages modestes, le taux d’effort pour se loger, c’est-à-dire la part du logement dans les dépenses du foyer, atteint en moyenne 53%. Des personnes dépassent même des taux d’effort de 70%. Mais pour notre opposition, il ne faudrait pas non plus encadrer les loyers…
Quand la Cour des comptes propose à la mi-juin de réserver les logements sociaux aux seuls « très pauvres », elle ne mesure pas le fait que la sortie du parc public, pour un certain nombre de familles, est totalement obstruée par un marché immobilier inflationniste.
Dès lors, aucun levier ne doit être ignoré pour enrayer la hausse des prix, réguler le marché, favoriser le logement abordable. Les trois rapports qui nous sont proposés aujourd’hui vont dans ce sens en taxant davantage les résidences secondaires, en étant incitatif pour l’acquisition d’un bail réel solidaire, ou encore en proposant une exonération de taxe foncière plus importante pour les ménages qui deviennent propriétaires avec un prêt aidé de l’Etat.
Le groupe des élus Lyon en commun appelle donc à voter favorablement les trois rapports autour de la fiscalité et en profite pour appeler notre majorité à renforcer encore notre règlementation sur les meublés touristiques pour lutter contre la Airbnbisation de Lyon, malheureusement 10% des logements en Presqu’île, sans doute un des résultats très concrets du précédent « modèle lyonnais », entre intensification touristique et muséification des quartiers.