Adrien DRIOLI, Conseiller municipal, annonce une vaste concertation à venir avec les acteurs de l’éducation populaire, dans le cadre du renouvellement de leurs conventions avec la Ville.
Il revient également sur les difficultés qu’ils ont pu rencontrer, suite à l’arrêt brutal du dispositif des Contrats-Aidés en plein été 2017, et sur l’importance de leur rôle par leur forte utilité sociale dans la vie de la ville de Lyon..
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Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs,
La Ville de Lyon, par cette délibération, propose de prolonger les conventions qui la lient aux différentes structures d’éducation populaire.
La crise sanitaire et le contexte actuel nous amènent en effet à prolonger ces conventions, non pas pour reporter par principe, mais pour se donner le temps.
Oui, nous souhaitons nous donner le temps d’échanger avec ces structures sur les objectifs et les projets associatifs qu’elles doivent pouvoir définir, le temps imparti pour permettre également des relations de qualité avec leurs fédérations.
Ces échanges permettront aux administrateurs, aux dirigeants, ainsi qu’aux partenaires et à tous les élus d’arrondissement concernés de participer ensemble à cette étape majeure de concertation.
Se donner le temps, c’est également apaiser les relations et réellement proposer aux structures d’associer les Lyonnaises et les Lyonnais à cette concertation.
Plusieurs axes majeurs : la place des jeunes et des adolescents, l’écologie populaire comme vecteur d’émancipation, permettre aux associations de tenir pleinement leur rôle dans la vie de la cité, les protéger dans leur rôle de lanceur d’alerte, par exemple.
L’éducation populaire est un secteur d’importance pour la Ville de Lyon. Vous le savez, ces acteurs du territoire agissent chaque jour au plus près des habitants : développement des liens intergénérationnels et des solidarités, accompagnement socioéducatif des jeunes dans leurs projets et dans l’accès à leur autonomie, accueil de loisirs des enfants, actions culturelles, artistiques et sportives. La liste est longue.
Vous l’aurez compris, un champ d’actions très diverses qui doit nous amener à une attention toute particulière pour ce secteur d’activité qui compte un grand nombre d’emplois à Lyon.
Lyon, ce ne sont pas seulement des milliers d’emplois dans d’immenses tours, Lyon est une ville qui doit retrouver un cadre apaisé et reprendre toute sa place aux côtés de ces structures d’éducation populaire, des structures que nous rencontrons régulièrement sur le terrain et qui nous témoignent de difficultés nouvelles pour certaines, rencontrées depuis l’été 2017 et l’élection d’Emmanuel MACRON.
Ce contexte n’est malheureusement pas étranger à la baisse du budget national de 5 millions d’euros aux actions locales des associations d’éducation populaire.
Diminuer ce budget, c’est s’attaquer à la réussite scolaire, à l’insertion des jeunes et aux liens de solidarité, tant utiles dans nos territoires.
Supprimer également les contrats aidés aveuglément, par pur dogmatisme, c’est fragiliser les structures d’éducation populaire qui en bénéficiaient. Un choix assumé par Emmanuel MACRON et par ses nombreux soutiens lyonnais qui l’ont suivi dans cette aventure.
Supprimer les contrats aidés en plein été 2017, en toute discrétion, c’est faire preuve de cynisme et de mépris envers ces structures fragilisées depuis maintenant trois ans. Accompagnateurs de projets aux jeunes, aide au soutien scolaire, accompagnement d’enfants en situation de handicap, je citerai également les AVS, dans les écoles, qui accompagnaient pour certains et certaines des enfants en situation de handicap avec des relations de confiance, longues à tisser, vous le savez. 86 000 emplois supprimés entre 2017 et 2019, des emplois par ailleurs à forte utilité sociale, non seulement pour les structures accueillantes, mais pour les usagers concernés et les personnes occupant ces postes.
Ces emplois, les défenseurs du fameux modèle lyonnais, le modèle de l’ère d’avant, si je puis dire, non pas le modèle du passé, mais le modèle du passif, ne les ont pas défendus, mettant à mal des structures de proximité.
Je souhaitais rappeler ces éléments pour faire écho à ces acteurs de terrain, partager et dénoncer les difficultés qu’ils ont connues depuis ce funeste épisode. Ce n’est, par exemple, que très récemment que certaines structures s’en sont remises. Trois ans pour s’en remettre financièrement, et, pourtant, elles ont tenu toute leur place dans les différents confinements, dans les liens avec les habitants et habitantes les plus fragilisés.
Le temps de rencontre et de débat que nous ouvrons avec ces structures, donnés par ces prolongations de conventions, nous permettra d’échanger, de mieux cerner les enjeux de ces situations et de leur permettre d’organiser sereinement des temps de concertation avec les usagers pour élaborer les projets associatifs et aboutir aux futures conventions pluriannuelles.
Lyon en Commun soutient bien sûr ce rapport et remercie le travail mené par Julie NUBLAT-FAURE.