Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
Aujourd’hui, dans un contexte marqué par de nombreuses crises économique, sociales et environnementales, les associations sont plus que jamais, un élément clé de la cohésion de nos territoires.
Ce sont elles, qui font vivre le cœur de nos quartiers, permettent aux habitantes et habitants de s’impliquer dans des projets, des activités et de partager des intérêts communs.
Elles sont au cœur des solidarités humaines et viennent bien souvent, même trop souvent, pallier les carences, les manquements, les défaillances de la puissance publique.
Les associations renforcent également les corps intermédiaires, malmenés ces dernières années, alors que nous traversons une crise démocratique sans précédent.
En somme, elles incarnent l’essence même de notre pacte social et républicain.
Nous savons bien que l’une des principales difficultés que rencontrent les associations porte sur les ressources et la gestion de leur trésorerie, particulièrement face à la baisse significative et importante des subventions publiques ces dernières décennies.
Or, les municipalités, comme la Ville de Lyon, disposent de deux leviers pour agir :
Le premier levier, ce sont les subventions. Le conseil municipal d’aujourd’hui témoigne de notre engagement en la matière.
Le second levier porte sur la gratuité des espaces et de moyens logistiques.
C’est pourquoi, à l’occasion de cette délibération, je souhaite revenir sur un sujet qui nous semble essentiel pour la vitalité de notre territoire, à savoir la mise à disposition gratuite des salles municipales de la Ville de Lyon pour nos associations !
Cette question dépasse la simple gestion comptable de notre patrimoine.
Car elle interroge notre volonté réelle, de soutenir activement la vie associative, et les moyens que nous nous donnons pour y parvenir.
Nos salles municipales ne sont pas de simples bâtiments administratifs.
Elles sont un bien commun, un héritage collectif, témoin permanent de la vie et des activités des Lyonnaises et des Lyonnais.
La gratuité de ce patrimoine commun pour nos associations permettrait de reconnaître sa valeur au service du collectif et de l’intérêt général.
Elle offrirait à ces structures, la possibilité de s’épanouir, sans que des considérations financières ne viennent peser sur leur budget et freiner, in fine, leurs actions pourtant essentielles.
Certains diront qu’il s’agit d’associations que nous soutenons déjà, d’autres proposeront, peut-être, d’augmenter leurs subventions pour couvrir les frais d’accès à nos équipements publics.
Mais cela reviendrait, en somme, à donner d’une main pour reprendre de l’autre.
Et qu’en est-il des nombreuses associations qui ne bénéficient pas du soutien financier de la Ville, mais qui contribuent pourtant au dynamisme social et démocratique de notre territoire ?
Dans le cadre de la tarification des équipements de proximité, dont la gestion relève des arrondissements, le Conseil municipal a déjà fait le choix de tendre vers la gratuité.
Et cette initiative n’était pas un geste symbolique.
C’était un réel acte d’engagement de notre part envers celles et ceux qui œuvrent, chaque jour, à renforcer le vivre-ensemble, à créer du commun et à favoriser des espaces de rencontre, d’échange et de partage.
Mais pourquoi ce qui est possible pour les équipements de proximité ne le serait-il pas pour les salles dont la gestion relève de la Mairie centrale ? comme la salle Paul GARCIN dans le 1er, Edouard HERRIOT dans le palais de la mutualité ou encore les salles du Palais BONDY pour ne citer que ces exemples.
Ne serait-il pas plus efficace, plus juste, plus cohérent, d’harmoniser et de clarifier les conditions d’accès aux salles pour toutes les associations de notre territoire ?
Nous savons, car le règlement des salles municipales le permet, que certaines associations bénéficient déjà d’une gratuité partielle sur certaines de leurs manifestations.
Mais selon quels critères ?
Cette situation manque, selon nous, de transparence et nous souhaiterions que la gratuité devienne la norme, la règle, plutôt qu’une exception accordée pour certaines associations, sous certaines conditions, dont nous ne connaissons ni la nature ni les critères d’arbitrage.
Evidemment, en responsabilité, nous sommes conscients des coûts de gestion que ces salles engendrent, ce qui justifie, selon nous, les hausses que vous proposez.
Cependant, le groupe Lyon en Commun croit fermement que nous devons nous engager pour soutenir plus encore ces artisans du lien social que sont les associations.
Parce qu’elles organisent et favorisent l’engagement et la participation citoyenne, mais aussi parce qu’elles répondent aux besoins des plus vulnérables, toutes les associations, de loi 1901, à but non lucratif, d’intérêt général, devraient être exonérées de ces charges.
Ce serait certes un léger manque à gagner, à l’instant T, pour notre collectivité, mais ce serait un investissement vertueux pour l’avenir, largement compensé, à terme, par les apports des acteurs associatifs à notre Ville.
En somme, et pour conclure, un investissement qui ne se compte pas en intérêts financiers, mais bien en progrès social !
Je vous remercie.