Approbation du projet de Plan de Mobilité des territoires lyonnais de SYTRAL Mobilités

Monsieur le Maire, chers collègue,
Le Plan de Mobilité des territoires lyonnais proposé par SYTRAL Mobilités est un document cadre important qui doit nous permettre de répondre collectivement aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques de nos territoires. Il trace de grands objectifs avec des esquisses de solutions que le Plan Local de Mobilité (PLM) devra décliner à l’échelle métropolitaine qui nous concerne plus directement.
Il n’y a aucun suspens, nous adhérons aux enjeux que le Plan de Mobilité soulève : les mobilités durables, l’équité sociale et la nécessité d’alternatives à la voiture individuelle pour une atmosphère moins polluée et donc pour le bien de toutes et tous.
L’amélioration de l’offre et de la qualité des transports collectifs est un impératif, et le PDM le souligne à juste titre. D’une part en objectivant le développement d’un réseau structurant et d’autre part en visant une haute qualité de service.
Les habitants de nos territoires attendent en effet une augmentation de l’offre, de la fréquence et de l’amplitude des transports collectifs dans les zones périurbaines et rurales. C’est l’ambition portée par ce Plan aussi bien par la définition des projets structurants que nous soutenons comme la Ligne Centre Ouest, le TEOL, l’amélioration de la ligne T3 ou encore le développement d’un Service Express Régional Métropolitain.
Concernant Lyon, nous souhaitons profiter de ce débat pour rappeler que certaines zones de notre ville ne sont pas propices aux mobilités actives pour les personnes à mobilité réduite. Ces secteurs, comme le 5e arrondissement par exemple, supposent une qualité de service accrue des transports en commun afin d’offrir aux usagers une alternative crédible à la voiture individuelle.
Nous souhaitons également attirer l’attention sur les navettes fluviales Navigône, qui si elles sont une bonne idée pour contribuer aux objectifs de mobilité durable gagneraient en efficacité et crédibilité avec une station dans le 9e arrondissement, au Pont Mouton, véritable carrefour de notre réseau de transports en commun.
Si l’offre de transports collectifs est une condition déterminante pour un changement profond des mobilités sur notre territoire cela passe absolument par une attention sans faille à l’inclusivité. C’est une condition sine qua non pour que la transition écologique soit perçue comme juste et acceptée par tous.
Il faut apporter une attention particulière aux populations précaires face à la Zone à Faibles Émissions (ZFE) en leur donnant les moyens de se déplacer librement sans être astreintes à l’immobilité. La ville du quart d’heure est un beau slogan qui pourrait cacher, si nous n’y prenons pas garde, les conditions de la ghettoïsation des personnes à faible revenus.
C’est dans cette perspective d’une mobilité inclusive que nous soutenons les 2 amendements déposés par notre collègue Laurent Bosetti qui reprend parfaitement nos préoccupations, notamment vis à vis des traitements automatisés des plaques d’immatriculation source d’ennui et de complexité pour les personnes porteuse de handicap qui bénéficient de dérogations. Le groupe Lyon en Commun l’avait déjà souligné ici même lors de la mise en place de la Lecture Automatique de Plaques d’Immatriculation pour le stationnement.
Le débat sur ce Plan de Mobilité est aussi l’occasion pour le groupe Lyon en commun de rappeler que si nous défendons depuis toujours la gratuité des transports en commun, c’est que cette idée s’inscrit dans une transition globale, combinant justice sociale, réduction des émissions, et attractivité des alternatives à la voiture individuelle.
La gratuité des transports en commun est une mesure de justice sociale puisqu’elle garantit l’égalité d’accès à la mobilité pour tous, en particulier pour les ménages modestes.
La gratuité des transports en commun est une vraie alternative à la voiture individuelle passée sous contrainte dans la ZFE puisqu’elle offre à chacun une option viable et accessible pour ses déplacements.
La gratuité des transports en commun est aussi une véritable incitation à l’intermodalité car elle  intègre comme un acquis l’usage du transport collectif en complément de la marche à pied, du vélo, du covoiturage ou de l’autopartage.
Certes la gratuité des transports en commun nécessite de modes de financement alternatifs à la billettique, pour maintenir et développer l’offre. Nous savons bien que la gratuité, ou l’accès libre, si vous préférez, n’est pas une mesure applicable par un claquement de doigt. Elle suppose d’explorer tous les modes de financement alternatifs à la billettique, y compris l’engagement des acteurs économiques, comme à Montpellier. Car la gratuité des Transports en communs relève avant tout d’une volonté politique et nous tenons à dire que le chemin ne sera certainement pas facilité sur notre territoire du fait de la décision unilatérale, par une composante de la majorité métropolitaine, de l’allotissement des TCL.
En votant en faveur de cette délibération, nous prenons un engagement fort : celui de construire un territoire où chacun, quelle que soit sa situation, peut se déplacer librement, durablement et équitablement. Le PDM est un pas vers une mobilité durable, juste et accessible pour tous, avec une attention à la neutralité carbone à horizon 2050. La gratuité des transports en commun est le changement de paradigme attendu par la population pour que soit acceptable les changements de mode de vie qu’implique la transition écologique.
Merci pour votre écoute.