Appel à la libération de Boualem Sansal

Lyon, ville humaniste, capitale de la résistance, doit se tenir aux côtés de celles et ceux qui, par leurs mots, défendent l’essence même de la démocratie.
Boualem SANSAL, un auteur dont les œuvres, souvent critiques envers les dérives politiques, nous éclaire sur les enjeux universels de démocratie et d’humanité.

Écrivain franco-algérien de renom, ardent défenseur de la laïcité et inlassable combattant pour la liberté, il incarne ces valeurs de résistance. Et ses livres, traduits dans le monde entier, sont des témoignages vibrants du pouvoir de l’écriture face à l’oppression.

Comme vous l’avez justement souligné, son arrestation est un acte profondément choquant.
Cet écrivain d’exception, primé à plusieurs reprises, fait l’objet d’une mobilisation internationale qui dépasse les clivages politiques, comme en témoigne l’unité exprimée ici aujourd’hui. En Algérie, cette arrestation s’inscrit malheureusement dans un climat de répression croissante où, selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, plus de 200 personnes sont détenues pour leurs opinions. Les journalistes sont régulièrement emprisonnés, poursuivis et plusieurs sites internet sont bloqués selon Reporters sans frontières.

Au-delà de ce contexte national, cette affaire est aussi un coup diplomatique où Boualem SANSAL apparait comme le dommage collatéral, d’un contexte délétère, de tension diplomatique entre la politique étrangère de la France et le régime autoritaire d’Alger.
En France, cette situation réveille aussi des débats et certains tentent de discréditer cet écrivain en l’associant à des idéologies qui ne sont pas les siennes. Et il est fort regrettable que son engagement sans concession pour la laïcité conduit une partie de la gauche à préférer y voir le jeu de l’extrême-droite plutôt qu’une contribution essentielle à la défense des valeurs républicaines.

Les arguments d’autorité cherchent à clore le débat, occultant l’essentiel : Boualem SANSAL est en prison pour ses idées et uniquement pour ses idées.

Bien sûr, notre groupe, Lyon en commun, n’adhère pas, pour autant, à l’ensemble de ses propos et peut se montrer critique à l’égard de certains d’entre eux. Ses opinions sur l’histoire ancienne et contemporaine de l’Algérie, parfois en contradiction avec les travaux scientifique de la recherche historique, suscitent des débats légitimes. Cependant, cette divergence ne saurait remettre en question notre devoir de défendre la liberté d’expression, socle de tout débat démocratique.

L’ensemble de la gauche, et tous les républicains sincères, doivent se mobiliser pour défendre la liberté d’un homme emprisonné pour délit d’opinion.

Boualem SANSAL aime à dire que « la littérature est un refuge pour les esprits libres, un champ de bataille pour les dissidents ». Alors pour paraphraser son comité de soutien, je terminerai mon propos en vous disant qu’aucun écrivain ne peut être jeté en prison parce que ses mots sont libres. Oui, il faut libérer le dissident, car un monde sans dissidence est un monde perdu ! Je vous remercie.