Un continent ébranlé par la crise ; une inflation galopante ; un pays aux équilibres économiques bouleversés.
La Ville de Lyon n’est pas préservée mais elle poursuit ses objectifs.
Développement des services publics du quotidien (écoles, crèches…), soutien aux Lyonnais en maintenant inchangé les tarifs des principaux services publics, travail sur l’attractivité du service public…
Elle accélère son action publique pour répondre aux enjeux de transition écologique, avec la création d’une trentaine de postes autour de l’environnement pour relever le défi d’une ville climatiquement neutre pour 2030. Le budget 2023 est donc aussi le budget des générations qui viennent.
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Mes chers collègues,
Au fond, il y aurait presque un peu de Michel Houellebecq dans le récit budgétaire de nos oppositions. On pourrait croire avec vous à la possibilité d’une île. Un continent ébranlé par la crise ; une inflation galopante ; un pays aux équilibres économiques bouleversés. Et la Ville de Lyon serait préservée de tout cela. Nous pourrions continuer au fil de l’eau, à budget constant, comme si de rien n’était.
E pur, se muove. « Et pourtant, elle tourne », nous disait Galilée. Oui, chers collègues, la terre tourne, et il s’en est passé des choses depuis un an. Une guerre est passée par là, déstabilisant les économies du continent. Les prix de l’énergie ont explosé, 160% d’augmentation, 32 millions supplémentaires au budget de la Ville de Lyon. Les prix des matériaux, de l’alimentation, des prestations, des assurances, se sont envolés, tout comme les taux d’intérêt. Les agents publics ont été revalorisés –il était temps- soit 10 millions d’euros de plus dans le budget communal pour le seul point d’indice.
Tout cela revient à plusieurs dizaines de millions d’euros à mobiliser pour garantir la continuité du service public, protéger nos concitoyens de la crise, pouvoir prendre soin des plus fragiles. Faire croire que l’on peut faire autant avec moins, avec beaucoup moins, c’est mentir aux Lyonnais, et c’est au fond se mentir à soi-même. Votre recommandation, qui ne dit pas son nom, s’appelle l’austérité : cela revient à supprimer des politiques publiques, à fermer des équipements (des collectivités ont fait ce choix), à dégrader la qualité, ou à augmenter des tarifs en pleine crise… C’est au mieux de l’inaction, au pire du renoncement. De tout cela, mes chers collègues, nous n’en voulons pas.
Madame la Première Adjointe, et nous l’en remercions, nous a proposé une projection budgétaire équilibrée, qui nous garantit une action publique forte, une épargne brute préservée et une fiscalité raisonnable au regard des autres grandes métropoles.
Nous tenons le cap que nous nous étions fixés en faveur des services publics du quotidien. Ce sont 4 groupes scolaires qui sortiront de terre cette année avec Mathaaï, Brazier, Khalo et Hepburn. Ce sont aussi 3 crèches qui verront le jour à Confluence, à Mandela et sur le Quai Arloing. Le gros projet de l’îlot Kennedy est lancé. Nous concrétiserons aussi l’EHPAD public de la Sarra.
Nous poursuivons le rattrapage de la dette patrimoniale, de la dette énergétique, de la dette d’accessibilité. En somme, ce que les élus « triple A » d’hier, bons gestionnaires à l’époque, nous font payer plein pot aujourd’hui. Des postes d’ingénieurs et de techniciens seront créés pour piloter le plan sobriété énergétique, pour avancer sur le photovoltaïque, pour accélérer sur l’agenda d’accessibilité programmé ou encore pour conforter le portage d’une PPI ambitieuse.
Nous continuons de porter nos efforts en faveur de la ville apaisée avec de nouvelles zones de partage et rues des enfants, l’aménagement des voies lyonnaises, des plantations plus nombreuses, dans nos rues comme dans nos cours d’écoles et de crèches.
Nous préservons aussi les Lyonnaises et les Lyonnais en maintenant inchangé les tarifs des principaux services publics. Je pense notamment au tarif de la cantine qui a été gelé, malgré l’explosion du coût des denrées et que certaines familles paient au prix fort dans d’autres communes.
Enfin, nous travaillons encore sur l’attractivité du service public, tant les collectivités sont frappées partout en France par des difficultés de recrutement. Déroulé de carrière, formation professionnelle et politique sociale seront des axes forts en 2023 après nos revalorisations salariales opérées en 2022.
Enfin, nous travaillons encore sur l’attractivité du service public, tant les collectivités sont frappées partout en France par des difficultés de recrutement. Déroulé de carrière, formation professionnelle et politique sociale seront des axes forts en 2023 après nos revalorisations salariales opérées en 2022.
Mes chers collègues,
J’ai la faiblesse de penser que nos oppositions peuvent partager un grand nombre de nos intentions, se retrouver dans nombre d’actions que nous portons. Mais alors qu’est-ce qui nous différencie ? Et bien je crois qu’il s’agit d’une forme de névrose budgétaire, votre aversion des dépenses de fonctionnement, héritée de la petite musique : « moins de dépenses publiques ». En somme, vous parlez du coût du service public quand nous parlons, nous, de la valeur du service public.
Il n’y aurait guère que l’investissement qui trouverait grâce à vos yeux. Pourtant, nous savons que la qualité de vie ne se jauge pas au nombre de grues, à la seule section d’investissement, mais bien aussi à ses services à la population, à ses professionnels, agents de l’éducation, de la culture, de l’action sociale, de la sécurité, du cadre de vie… Nous savons aussi que les efforts d’investissement d’aujourd’hui se paieront demain en fluides, en personnel, en maintenance, en entretien… Et donc en fonctionnement ! Vous voudriez l’ignorer. Mais il n’y a pas de dépense honteuse.
Il n’y aurait guère que l’investissement qui trouverait grâce à vos yeux. Pourtant, nous savons que la qualité de vie ne se jauge pas au nombre de grues, à la seule section d’investissement, mais bien aussi à ses services à la population, à ses professionnels, agents de l’éducation, de la culture, de l’action sociale, de la sécurité, du cadre de vie… Nous savons aussi que les efforts d’investissement d’aujourd’hui se paieront demain en fluides, en personnel, en maintenance, en entretien… Et donc en fonctionnement ! Vous voudriez l’ignorer. Mais il n’y a pas de dépense honteuse.
Dans un article très récent de la Gazette des communes intitulé « les dépenses de fonctionnement, ce n’est pas sale », Daniel Florentin, chercheur à l’école des mines de Paris, nous explique que « investir dans la transition écologique, c’est investir dans de nombreux ETP dans les collectivités. Avoir une transition écologique ambitieuse passera nécessairement par un investissement dans la ressource humaine qui, dans la comptabilité, reste en dépense de fonctionnement. C’est un changement complet de philosophie dans ce qui a été pratiqué depuis une quinzaine d’années ». Fin de citation.
Dans cette logique, l’institut de l’économie pour le climat évoque 30.000 nouveaux postes dédiés à l’environnement dans les collectivités d’ici à 2025 car les enjeux écologiques nous imposent désormais de moins penser en termes d’équipement neufs qu’en termes de rénovation, de réhabilitation, de pilotage des politiques en matière de climat.
Depuis le début du mandat et à travers ce nouveau budget, nous avons déjà programmé à Lyon la création d’une trentaine de postes autour de l’environnement, positionnés à la mission transition écologique, ou dans les directions de la ville. Nous nous attelons ainsi à relever le défi d’une ville climatiquement neutre pour 2030.
Mes chers collègues, c’est donc bien plus que le budget 2023 que nous vous proposons aujourd’hui d’adopter, c’est aussi le budget des générations qui viennent. Chère Audrey, au nom des trois groupes de la majorité, nous voterons favorablement ce budget.