Je voudrais tout d’abord remercier les Lyonnaises et les Lyonnais qui se sont investis pour que les élections législatives puissent se tenir dans les meilleures conditions. L’engagement sans cesse renouvelé des assesseurs, des présidents de bureaux de vote, mais également des services municipaux, a permis une nouvelle fois à notre démocratie de désigner ses représentants dans cette grande période de défiance.
L’élection présidentielle n’a rien tranché. Le président Macron n’a pas de mandat, son programme se résumant à la retraite à 65 ans pour financer la dépendance. Les élections législatives n’en sont que la suite logique.
Le premier résultat de cette élection, c’est la défaite du parti présidentiel du fait de l’absence de débat national et par conséquent de l’absence de mandat.
Désormais, le pays est ingouvernable et le président de la République en porte l’entière responsabilité.
Le journal Le Monde nous dit que l’abstention est désormais structurelle. Nous le savions. Voilà pour le deuxième constat.
L’extrême-droite ouvre la porte de l’assemblée nationale à un niveau jamais égalé. Alors que la gauche proposait un projet de solidarité et d’union, d’aucuns se sont réfugiés dans la haine de l’autre.
Face au désastre, certains macronistes, je pense au ministre Dupond-Moretti, qui déclarait il y a quelques années qu’il fallait interdire le Rassemblement national, certains macronistes sont désormais prêts à discuter avec eux et même à travailler avec eux. Voilà le troisième résultat de cette élection législative.
La séquence électorale nous révèle la division du pays.
La fracture générationnelle, tout d’abord, quand 50 % d’une classe d’âge se prononce pour un avenir en commun et que les plus de 70 ans se prononcent pour la retraite à 65 ans alors qu’eux-mêmes ont profité de leur retraite à 60 ans.
Il existe également l’opposition villes/campagnes où les emplois se concentrent dans les unes et les emplois disparaissent dans l’autre, et l’opposition entre les plus pauvres et les plus riches.
Les clivages fracturent le pays. Ces clivages traversent les villes, les générations et les discours.
Nous ne voulons pas d’un arrondissement clivé, où la géographie définit l’habitant, où le salaire exclut, non plus seulement de Lyon, mais désormais de la métropole.
Concernant notre camp politique, il nous faudra continuer à convaincre, à proposer une solution systémique et collective :
– la planification écologique pour répondre à l’urgence climatique par la souveraineté nationale,
– la 6e République pour répondre à la crise démocratique et à l’abstention,
– et une meilleure redistribution des richesses entre les plus riches et les plus pauvres.
Selon nous, c’est comme cela que nous pourrons enfin répondre aux fractures qui se forment partout dans le pays.
C’est également ainsi que nous répondrons au déni climatique et social de l’extrême-droite : par une réponse républicaine.
Si ce qui est nécessaire pour le respect des accords de Paris apparait inacceptable et trop contraignant pour une partie des habitants de notre pays, alors nous réaffirmons ici que nous devons avant tout penser le futur de notre République pour les nouvelles générations qui subissent la précarité d’aujourd’hui et l’incertitude du lendemain.