Aurélie GRIES présente le projet d’Académie de l’Organisation mondiale de la santé, qui s’implantera à Lyon. L’Académie offrira un milieu d’apprentissage, installé au cœur du Bio district Lyon-Gerland avec l’agence de recherche sur le cancer. Elle a pour objectif de renforcer les compétences du personnel de l’OMS mais aussi des dirigeants, des enseignants, des chercheurs, des agents de santé et du grand public. Le lieu sera inauguré en milieu d’année 2023 mais une cinquantaine de formations en ligne seront disponibles dès cet été.
C’est une véritable chance pour la Ville de Lyon : travailler en collaboration avec l’OMS permettra de réaffirmer son double engagement en matière de santé publique locale et pour la construction de la santé comme bien commun mondial.
Quel est l’un des plus grands défis des 10 prochaines années ?
Le suspense est à son comble… La santé.
Le contexte de la crise sanitaire a exacerbé les fragilités existantes mais elle nous a enfin fait prendre conscience que la santé est un investissement pour l’avenir.
Nous avons toutes et tous été touchés par la situation et non seulement la population souffrant de troubles psychiques avant la crise. Inquiétude autour du virus, stress lié au confinement, restrictions de libertés, perte d’emploi, de revenus ou réduction des liens sociaux…
L’OMS Europe et Santé Publique France rapportent une augmentation claire des niveaux d’anxiété et de stress : près d’1 adulte sur trois montre un niveau de souffrance psychique, qui s’élève à 1 sur 2 chez les jeunes.
En plus de ça, la crise sanitaire et les confinements associés ont favorisé les conduites addictives et les populations les plus vulnérables sont particulièrement touchées. Au cours de l’année écoulée, plus d’un consommateur sur trois a nettement augmenté sa consommation de tabac, de cannabis ou de médicaments psychotropes. La crise a également grandement ralenti la lutte contre le VIH-SIDA et contre les infections sexuellement transmissibles. Le nombre de dépistages du VIH a diminué. Entre janvier et octobre 2020, la baisse aurait atteint 10% par rapport à 2019. Il nous semble en conséquence urgent de rétablir au plus vite la prévention et le dépistage de ces pathologies.
Ainsi, la programmation financière présentée dans la délibération 24-52 reconduit les financements aux associations œuvrant dans le cadre de la prévention des conduites à risques, renforce le budget en faveur de la prévention en santé mentale et introduit de nouvelles associations. Nous portons une attention particulière aux publics les plus vulnérables et principalement les jeunes.
C’est également pour réaffirmer notre volonté de développer une approche globale de santé et pour réduire les inégalités de santé, que nous présentons la délibération 22-65 concernant la création de l’Académie OMS.
Dès le moment où l’on appréhende la santé de manière plus large que les maladies, il est nécessaire de ne pas considérer la médecine interventionniste et curative comme l’unique solution. C’est dans ce cadre que la prévention et la promotion de la santé jouent un rôle fondamental.
L’Organisation mondiale de la Santé fixe des objectifs ambitieux d’ici à 2023. C’est l’objectif trois milliard. Un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant de la couverture sanitaire universelle; un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées dans les situations d’urgence sanitaire; et un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être.
Malgré une augmentation considérable des personnels de santé au niveau mondial, il manquera toujours 18 millions d’agents de santé d’ici 2030, et les pays à faible revenu seront confrontés aux plus grandes difficultés en matière de perfectionnement de la main-d’œuvre.
C’est pourquoi le projet de l’Académie de l’OMS a vu le jour en 2019. Cette structure de formation multilingue, en présentiel et en ligne, devrait devenir une référence au niveau mondial en matière de santé publique. Elle a pour objectif de renforcer massivement les compétences du personnel de l’OMS mais aussi des dirigeants, des enseignants, des chercheurs, des agents de santé et du grand public des 194 Etats membres de l’organisation internationale. Cela représente environ 16 000 apprenants qui seront accueilli annuellement. L’Académie offrira un milieu d’apprentissage constitué d’un pôle à Lyon et des six antennes régionales de l’OMS : l’Afrique, les Amériques, l’Asie du Sud-Est, l’Europe, la Méditerranée orientale et le Pacifique occidentale. Elle abritera également un centre de simulation pour les situations d’urgence sanitaire.
Sans attendre l’inauguration prévue pour mi-2023, une cinquantaine de formations en ligne devraient être disponibles dès cet été sur le catalogue.
Cette structure qui sera implanté au cœur du Bio district Lyon-Gerland avec l’agence de recherche sur le cancer, est en partie financée par les collectivités territoriales. C’est une formidable présence pour notre territoire et nous pourrons ainsi travailler en collaboration avec l’OMS. Pour exemple les sapeurs-pompiers lyonnais doivent élaborer une formation sur la gestion de la prise en charge de victimes dans les cas de catastrophes de grande ampleur.
De par ces deux délibérations, la Ville de Lyon réaffirme son double engagement aussi bien en matière de santé publique locale que pour la construction de la santé comme bien commun mondial.