A l’occasion de le re-nomination du centre social Langlet Santy en Centre social Gisèle Halimi, Michèle LE DILY, adjointe à la Propreté, tranquillité publique et politique de prévention, rend hommage à cette grande femme et à son engagement.
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Monsieur le Maire,
Chères collègues,
Chers habitants et chères habitantes du 8e arrondissement,
Au lendemain de la Journée internationale des Droits des Femmes, et dans le contexte de notre histoire d’arrondissement, je souhaitais dire quelques mots pour Gisèle Halimi.
Halimi s’écrit avec un grand H, comme le mot Histoire dont elle disait que celle-ci était « venue rapidement à sa rencontre ».
Une histoire avec un grand H qu’elle a continué d’écrire inlassablement avec la plume de son engagement – en faveur de la lutte anticoloniale et de la cause des femmes – deux substrats qui sont à la source de son combat.
Elle visait sans relâche la liberté sous toutes ses formes, sans hiérarchiser les luttes, sans étanchéité entre les causes.
Les causes, toutes les causes, toutes les mises en cause, celle de ne pas être libre, celle d’être une femme qui, en outre, ne dispose pas de la liberté de son propre corps.
Cette cause de la liberté à disposer de son corps la conduit, de concert avec 342 autres « salopes », à signer en 1971 un Manifeste pour la cause des femmes avec pour objet de revendiquer le droit à l’avortement.
Pionnière, elle avait un temps d’avance sur l’Histoire, à l’instar des personnes initiant de nouveaux paradigmes. Elle avait senti qu’un vent de délivrance aller souffler sur le ventre des femmes, et s’en est fait l’une de ses bâtisseuses. Toute sa vie, avec pour toute arme le droit, elle aura ferraillé contre tout ce qu’elle considérait comme injuste, et toujours pour des causes qui la dépassaient elle-même, en gagnant peu à peu des morceaux de liberté qu’elle offrait aux autres femmes, sans jamais pour autant, chercher à exclure les hommes qui constituent l’autre pôle naturel de l’humanité.
Pour ces raisons, notre groupe du 8e de Lyon en commun salue l’idée de baptiser le centre social de Langlet-Santy de ton nom, et souhaitons aujourd’hui que le Panthéon devienne ta maison de repos – auquel tu n’as jamais aspiré Madame Halimi – et notre humanité te dit : « Entre ici Gisèle Halimi l’insoumise, nous écrirons désormais les mots “courage, lutte pour l’égalité et lutte pour la justice“ avec un grand H. »