Réforme des retraites : nous nous associons aux Lyonnais·es qui manifestent pour un autre avenir

Selon Laurent BOSETTI, la manifestation contre la réforme des retraites signifie que les Lyonnais·es et les agents municipaux ne croient pas/plus au discours du « puisque l’on vit plus longtemps, il faudrait travailler plus longtemps ».

Qu’en est-il pour les collectivités ? Les chiffres de l’absentéisme qui s’accroissent, s’expliquent pour beaucoup par le vieillissement de la population d’agents, et donc l’usure professionnelle, et donc des arrêts plus nombreux et plus longs.
Et c’est sans parler du puit sans fond du reclassement professionnel, d’agents en inaptitude, souvent difficiles à reclasser, qui perdent confiance, qui se retrouvent parfois en mi-temps thérapeutique pendant des années jusqu’à la retraite, et parfois en retraite pour inaptitude bien avant, mais avec un salaire de misère…

Il s’associe -à distance-, de même que l’ensemble des élus de la majorité, aux milliers de Lyonnaises et de Lyonnais qui défilent dans la rue, avec l’ambition d’un autre horizon pour leur retraite.

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Il est 11h45. On annonce une manifestation monstre à Lyon contre la réforme des retraites. Près de 800 agents sont grévistes dans nos seules écoles. Plus de 300 dans les crèches. Près de 90% des restaurants scolaires sont touchés. 80% des crèches. 75% des enseignants sont par ailleurs en grève. C’est énorme.

Cela veut dire que nos concitoyens, mais aussi nos agents municipaux, ne croient pas, ne croient plus, au discours fataliste du « puisque l’on vit plus longtemps, il faudrait travailler plus longtemps ».

Ce discours des petits soldats de la comptabilité, ils en ont soupé. Les sous qui manquent à l’équilibre du système de retraites (pour peu qu’il en manque quand on relit le rapport du comité d’orientation des retraites), ce sont les sous abandonnés au fil de réformes fiscales successives.

Alors que des entreprises lyonnaises s’essaient aux 32h, ou à la semaine de 4 jours, le sens de l’histoire est à la réduction du temps de travail. L’aspiration grandissante au temps libre, le phénomène actuel de grande démission perceptible depuis le COVID, l’incompréhension des agents face à l’injonction des 1607h, sont autant de signes qui vont à rebours d’une réforme non-désirée.

Qu’en est-il pour l’employeur lui-même ? Les chiffres de l’absentéisme dans les collectivités, qui s’accroissent dangereusement, s’expliquent pour beaucoup par le vieillissement de la population d’agents, et donc l’usure professionnelle, et donc des arrêts plus nombreux et plus longs.

La coordination des employeurs territoriaux, qui associe pourtant des élus de droite comme de gauche, alerte sur les effets de bord comptables de la réforme : là où l’on parle de maintenir un système à flots, va s’opérer en réalité un « transfert de couverture assurantielle » des systèmes de retraites vers ce qui relève de l’assurance statutaire et de la prévoyance des agents. En somme, ce sont désormais les agents qui vont gérer le risque à leurs frais… et de surcroit l’employeur s’il participe à leur mutuelle/prévoyance !

A Lyon, nous le voyons localement avec l’augmentation des tarifs de la mutuelle des agents sur laquelle vous allez vous prononcez de nouveau aujourd’hui. La couverture du risque par les opérateurs d’assurances est de plus en plus dégradée, avec une prise en charge qui risque de devenir moins-disante à l’avenir. Sur deux ans, cela représente près de 900.000€ de participation pour nous, Ville de Lyon, afin que nos agents n’encaissent pas seul ce surcoût d’assurance santé.

Et c’est sans parler du puit sans fond du reclassement professionnel, de plusieurs dizaines d’agents en inaptitude, souvent difficiles à reclasser, qui perdent confiance, qui se retrouvent parfois en mi-temps thérapeutique pendant des années à tirer la langue jusqu’à la retraite, et parfois en retraite pour inaptitude bien avant, mais avec un salaire de misère…

L’ampleur de ce transfert de charge vers les collectivités territoriales, du fait de l’accroissement de la sinistralité (absentéisme, incapacité, invalidité), est d’autant plus inquiétant que la fonction publique territoriale se distingue par une part prépondérante d’agents de catégorie C (75%), les plus exposés aux risques professionnels. En résumé, nous allons déguster, agents comme employeurs.

Pour toutes ces raisons, nous nous associons -à distance- aux milliers de Lyonnaises et de Lyonnais qui défilent aujourd’hui dans la rue, avec l’ambition d’un autre horizon pour leur retraite.