Lyon en transition : adapter la ville aux défis écologiques et sociaux du 21e siècle

Laurent BOSETTI, adjoint à la Promotion des services publics, salue les avancées en matière de transition écologique pour la Ville de Lyon.

Les 5 Mds d’euros pour la création d’un nouveau périphérique aux portes de Lyon sont reportés vers le développement de transports en commun.

L’ancien « modèle lyonnais », tourné vers les classements internationaux et la mise en concurrence des territoires, redonne désormais la place à ses habitants (services publics du quotidien, loyers abordables…).

Soit un ensemble de mesures, et de moyens adossés, pour adapter la ville au siècle qui vient, avec en toile de fond, la lutte contre les inégalités.

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Le concept de développement durable a bien vieilli tout comme celui, trompeur, de croissance verte. Monsieur l’adjoint, nous vous remercions d’avoir choisi de faire évoluer l’intitulé de ce rapport. Pour autant, ne soyons pas naïfs, nous nous doutons bien que la notion de transition écologique sera rapidement détournée. A nous de promouvoir d’autres marqueurs comme la sobriété, à nous d’être libres de ralentir quand l’ancien monde nous demandait sans cesse d’accélérer… Ralentir mais attention, en redistribuant davantage, car les richesses sont immenses mais les inégalités sont paradoxalement de plus en plus marquées.

Ce rapport est aussi l’occasion pour notre groupe de saluer la création d’une mission transition écologique à la Ville de Lyon ainsi que de nouveaux postes dans différentes délégations : sur la végétalisation de notre ville, sur la biodiversité, sur l’alimentation, sur l’appui à l’économie locale, sur la rénovation énergétique de notre patrimoine… Nous comptons désormais une quinzaine d’experts sur l’environnement en appui à l’activité des services. Dire que l’on fait de l’écologie comme sous le précédent mandat, c’est bien, mais se donner les moyens de la faire, c’est mieux.

Alors les élus de Lyon en commun ne reviendront pas sur la soixantaine de pages de ce rapport ni sur les centaines d’actions qui y sont répertoriées. Tout est très bien expliqué. En revanche, nous souhaiterions mettre en avant ce qui est absent du rapport, ce qui n’est pas dit et qui fonde pourtant notre engagement dans cette majorité.

D’abord, depuis 2020, nous n’avons plus un exécutif prêt à consacrer 5 milliards d’euros pour la création d’un nouveau périphérique aux portes de Lyon. Tout cela peut vous paraitre très lointain. Et pourtant c’était hier. Désormais, des millions d’euros sont réaffectés au développement des transports en commun, et notamment au désenclavement des quartiers populaires à l’Est. Je pense aux trams T7 vers Décines, T9 vers Vaulx-en-Velin ou encore T10 vers Vénissieux et Saint-Fons. Je pense à la nouvelle tarification des TCL immédiatement instaurée pour les jeunes et les personnes en précarité, même si nous défendions pour notre part la gratuité du réseau.

Ensuite, depuis 2020, nous n’invoquons plus le fameux « modèle lyonnais », entièrement tourné sur les classements internationaux et la mise en concurrence des territoires. Il y a peu, il était encore question d’absorber les entreprises et les populations des villes voisines, de manière à faire « ruisseler les richesses ». Il était question d’intensifier la construction de tours, de centres commerciaux, de centaines de mètres carrés de bureau ; de faire croître le trafic aérien à l’aéroport Saint-Exupéry… Désormais, la ville redécouvre ses habitants. On y parle de développer les services publics du quotidien, de végétaliser nos rues, d’une moindre densité urbaine, de loyers abordables… Sans vous refaire la fable, la grenouille ne veut désormais plus être aussi grosse que le bœuf. Et c’est tant mieux car l’histoire finissait très mal.

Enfin, depuis 2020, il n’est plus question de « smart city »… et pourtant notre ville n’en est pas moins restée très intelligente. Car le défi du 21e siècle, n’en déplaise aux technophiles, ne sera sans doute pas de faire du numérique mais probablement de s’en défaire, ou d’en faire moins. Adapter la ville au siècle qui vient, ce n’est plus rafraichir la Presqu’île avec des jardinières, ce n’est plus déposer un recours au tribunal pour maintenir une rue à double sens. C’est bien d’engager une PPI sans précédent sur l’éco-rénovation, c’est favoriser la végétalisation des cours d’école, l’apparition de vergers et de forêts urbaines, le développement des voies lyonnaises, l’apaisement progressif de la circulation. C’est rendre l’eau à ses habitants avec une régie publique. Et pourquoi pas demain, leur rendre aussi l’alimentation, travers une reprise en régie de la restauration scolaire et sociale.

Monsieur le Maire, Monsieur l’Adjoint, beaucoup de choses ont été faites en 2020, et beaucoup de choses ont aussi été évitées en 2020. C’est pour toutes ces raisons que notre groupe votera très favorablement ce rapport.