Gratuité des transports en commun : répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de la mobilité

David SOUVESTRE salue la ZFE en tant que symbole d’un véritable passage à l’action. Contrairement à l’opposition, la majorité se saisit concrètement de la question de la pollution de l’air.

Néanmoins, Lyon en Commun sera vigilant à ce que la transition énergétique soit aussi sociale. Elle devra répondre aux enjeux de justice sociale (capacités financières des ménages, non-recours au droit à la mobilité, service public de la mobilité), d’acceptation de la ZFE (via la concertation et la pédagogie quant au contrôle) ou encore du report modal (en favorisant l’usage des transports en commun).

Et quoi de mieux que d’instaurer la gratuité des TCL pour en favoriser l’utilisation ?
Elle contribuera à inciter aux changements de comportement, à augmenter le pouvoir d’achat des familles ou encore à soutenir les commerces de nos quartiers et du centre-ville.

La mise en place des abonnements solidaires par le Sytral est une première étape, mais il faudra aller plus loin !

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Notre territoire, dont nous sommes si fiers, est un territoire, riche de ses habitantes et habitants, qu’ils y soient résidents, travailleurs, ou même visiteurs, à qui nous devons à toutes et tous une qualité de vie irréprochable et par conséquent, une qualité de l’air tout aussi irréprochable.

C’est ce bien commun qui nous réunit aujourd’hui en séance exceptionnelle du Conseil municipal.

C’est cette volonté commune de franchir une étape ensemble pour lutter contre la pollution de l’air et contre la pollution émise par les véhicules les plus polluants du trafic routier.

Jean d’Ormesson disait : « Tâchons de dépasser ce qui nous oppose et de multiplier ce qui nous unit ! ».

Face à un sujet aussi crucial que la santé des Lyonnaises et des Lyonnais, face aux enjeux sociaux, face à l’urgence de la situation, l’opposition aurait dû relever ce défi et faire sienne cette maxime.

Mais à entendre les propos, parfois éculés, souvent caricaturaux, toujours véhéments, tenus depuis le début de cette séance, nous en sommes encore très loin !

Preuve que l’opposition ne mesure pas totalement la responsabilité qui est la sienne dans la situation que nous connaissons aujourd’hui.

Permettez-moi, mes chers collègues, de prendre un seul et unique exemple, un cas concret, qui témoigne de l’inaction et de l’échec des politiques menées par les anciennes majorités municipales et métropolitaines.
Depuis 2009, des collectifs d’habitants, de parents d’élèves, des associations, les anciens élus de la Mairie du 1er arrondissement, que je tiens à saluer, les ont alertés sur la situation sanitaire de l’école Michel Servet.
Cette école se situe à proximité d’axes de grande circulation où le trafic produit une grande quantité de polluants, qui dépassent toutes les normes sanitaires, même entre 2015 et 2018.
Ces anciennes majorités l’ont d’ailleurs elles-mêmes admis.
Mais faute de courage politique, elles ont choisi des solutions de facilité, à savoir condamner une cour de l’école et un bâtiment, au lieu de s’attaquer au vrai problème.

Monsieur le Maire, mes cher.e.s collègues, le projet d’amplification et d’extension de la ZFE est une des réponses que peut apporter la Métropole de Lyon pour régler ce problème et je tiens à nous en féliciter.

Il est aujourd’hui cocasse, une fois dans l’opposition, de les entendre se préoccuper des plus précaires et de proposer des mesures sociales alors qu’ils ont fortement contribué à saper la mixité sociale à Lyon et à chasser les ménages, les plus modestes, en périphérie
.
Les Lyonnaises et les Lyonnais ne se sont pas dupes : vous ne vous rachèterez pas une conscience sociale et une virginité sociale en étant dans l’opposition.
Quant à la Droite, quand nous écoutons le galimatias de son argumentaire, il semble qu’ils ont oublié qu’ils étaient à la tête de la Région Auvergne Rhône-Alpes, cheffe de file climat, air, énergie et biodiversité.
Notre majorité municipale veut réduire le trafic automobile, leur majorité régionale porte le projet d’une nouvelle portion de route sur la nationale 88 dans le département de la Haute-Loire.
Notre majorité municipale veut réintégrer de la nature en ville, leur majorité régionale détruit 140 hectares d’espaces naturels, 20 hectares de zones humides pour étaler 10 kilomètres de bitume et faire gagner quelques petites secondes de temps de trajet aux automobilistes.

Notre majorité municipale veut développer les transports en commun, leur majorité régionale a dépensé 430 millions d’euros pour la route, qui n’est pas de sa compétence, contre 230 millions pour le ferroviaire, qui lui relève de sa compétence.

Définitivement, nous n’avons pas le même projet politique !

Monsieur Pierre OLIVER, en tant que conseiller régional, profitez donc de votre mandat pour travailler enfin dans l’intérêt supérieur des Lyonnaises et des Lyonnais. Prenez à bras le corps les dossiers comme les TER, le RER à la lyonnaise ou encore les parkings relais dont la Région à la compétence. Autant de dossiers qui permettraient de réduire le trafic routier dans le centre-ville de Lyon et répondraient à une vraie préoccupation de nos concitoyens.

Monsieur le Maire, vous l’aurez compris, notre groupe Lyon en Commun soutient, bien évidemment, et par principe, les objectifs de la ZFE.

Et si ce projet concentre les crispations, les invectives, mais aussi les attentes et les espoirs, c’est qu’il est devenu un symbole – non pas le symbole d’un passage en force comme j’ai pu l’entendre dans la presse, regrettable mais habituelle manipulation de l’opinion publique orchestrée ces derniers jours – mais bien le symbole d’un véritable passage à l’action.

Nous voterons donc favorablement cet avis qui porte uniquement sur la ZFE 5.

Je tiens d’ailleurs à remercier Valentin LUGENSTRASS, adjoint en charge des mobilités, pour la qualité de son écoute et des échanges que nous avons pu avoir, pour intégrer dans cet avis, quelques préoccupations de notre groupe politique.

Je pense d’abord au rôle primordial que devront jouer les mairies d’arrondissement, pour accueillir, accompagner, conseiller et orienter les Lyonnaises et les Lyonnais sur un sujet aussi complexe.
La Métropole de Lyon doit pouvoir compter sur ce maillon essentiel, en lien direct avec les habitantes et les habitants, pour la mise en œuvre opérationnelle de la ZFE.
Je pense aussi à l’indispensable communication, notamment à l’adresse de nos concitoyens qui ont des besoins spécifiques en matière de mobilité.
Une attention particulière doit être portée au les habitants les plus vulnérables, les populations les plus précaires et les ménages modestes à qui nous devons impérativement éviter de faire porter la responsabilité de la crise écologique.

Raison pour laquelle, Monsieur le Maire, notre soutien à cette ZFE 5 n’est pas pour autant un blanc-seing pour la mise en place des futures ZFE.
Si notre groupe adhère totalement aux objectifs fixés par la ZFE, nous appelons à la plus grande vigilance quant aux moyens d’y parvenir.