Budget primitif 2021

Laurent BOSETTI, Adjoint au maire délégué à la Promotion des services publics, répond aux « Harpagon » de l’ancien monde sur le budget prévisionnel 2021. Un budget doit traduire des actions concrètes en faveur des habitant·e·s. « C’est l’inaction qui nous a coûté cher. De nouvelles crèches pour les familles, nous n’en faisions pas. Des bains-douches pour les plus démunis, nous les fermions. La rénovation du patrimoine, nous les cédions au secteur privé. » Ce n’est pas un budget qui hypothèque l’avenir mais un budget d’avenir.
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Chers collègues, M. Collomb, M. Blanc,

Pour Lyon en Commun, la présentation d’un budget, au-delà des chiffres, doit surtout permettre de traduire des actions concrètes au bénéfice des habitants : de nouvelles crèches pour les familles (nous n’en faisions pas), des bains-douches pour les plus démunis (nous les fermions), la rénovation de notre patrimoine municipal (nous le cédions au secteur privé…).

A contrario, une lecture purement comptable du budget, version CANOL, limite le débat aux seuls équilibres budgétaires et, en cascade, considère l’action de la collectivité comme une charge, là où il faut au contraire la considérer comme une richesse.

Au niveau national, cela a conduit le gouvernement à nommer un Ministre de la fonction publique… et des comptes publics avec une ambition désastreuse, et purement arithmétique, de réduire le nombre de fonctionnaires. Les hôpitaux remercient aujourd’hui encore notre Président…

Cela vous conduit aussi, élus de la droite lyonnaise, à agiter le spectre de l’endettement et la peur du lendemain, alors que nous portons au contraire l’effort pour les générations futures. Cela n’est pas un budget qui hypothèque l’avenir. C’est au contraire un budget d’avenir. Car c’est bien l’inaction qui nous a coûté cher. Nous héritons d’une incroyable dette patrimoniale : nous rattrapons un retard en équipements, nous rénovons un patrimoine vétuste et nous lançons une transition écologique bien tardive.

Alors, aux Harpagons de l’assemblée, qui s’étranglent sur les dépenses communales, on croirait entendre l’avare de Molière : « mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi ».
C’est pourtant Monsieur Blanc qui assume à la Région de rémunérer un collaborateur du Président, venu de l’UMP, et recruté sans concours, près de 9000€ par mois, soit plus du double des autres cadres de même catégorie.

Chers collègues, soyons sérieux, derrière nos dépenses d’investissement, et une enveloppe record de 150M€ en 2021, il faut retenir une politique d’équipements extrêmement ambitieuse. L’exemple des nouvelles crèches, près d’une vingtaine sur cinq ans, est ancré dans le réel, dans les besoins des habitants, loin d’un marketing territorial qui visait jusqu’alors à parader à l’international comme un paon qui gonfle les plumes.

Derrière nos dépenses de fonctionnement, nous portons un effort sans précédent pour le personnel municipal, et donc pour les Lyonnaises et les Lyonnais : 100 nouveaux postes pour le service public.
Ce double effort budgétaire, en investissement comme en fonctionnement, prend d’autant plus de sens en période de crise sanitaire : une période où nombre de nos concitoyens sont fragilisés, une période où les collectivités vont donc jouer un rôle essentiel dans la sortie de crise.

Bien sûr, il s’agit d’un défi budgétaire tant l’autonomie financière des collectivités a fondu comme neige au soleil. Mais heureusement, exit le Pacte de Cahors, qui avait ôté tout volontarisme aux collectivités, en opérant un garrot sur leurs dépenses de fonctionnement. Reconnaissons à notre Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales de l’époque ce coup de génie austéritaire. Avec une telle lecture comptable de l’action publique, pas étonnant que l’on ait considéré que Lyon était bien gérée. Il suffisait de brandir le triple AAA des agences bancaires, tout en mettant sous le tapis le triple GGG énergétique d’un patrimoine municipal laissé à l’abandon.

Dès lors, c’est donc bien à une « remontada » que doit s’atteler notre exécutif en dressant l’inventaire. Et nous relevons le défi sans augmenter les impôts locaux, au grand damne de la droite qui aurait aimé brandir de vieilles caricatures. Monsieur le Maire, Cher Grégory, vous honorez là une promesse de campagne et vous mettez l’accent sur le sérieux budgétaire de notre majorité.

Sachez néanmoins, Monsieur le Maire, que Lyon en Commun n’a pas de pudeur avec l’impôt et que si vous décidiez d’y recourir plus activement en cours de mandat, nous vous soutiendrions sans rougir. Même M. Collomb avait l’habitude de mettre du bois dans la cheminée en début de mandat. Entre la dette patrimoniale de notre prédécesseur, et un contexte de crise sans précédent, c’eut été largement compréhensible. Laissons-nous donc cette opportunité pour les prochains exercices budgétaires, si l’équation devenait difficile à tenir. Mais pour l’heure, félicitons-nous de l’équilibre.

Je conclurai l’intervention du groupe Lyon en commun en saluant le travail de plusieurs adjointes, Audrey Henocque, Chloë Vidal, Florence Delaunay, qui instillent dans notre processus budgétaire de nouveaux ingrédients comme le budget sensible au genre, les financements éthiques ou encore le budget participatif. Au-delà du changement de méthode, c’est surtout un changement d’ère qui se profile. Un grand merci à vous.